Ancien arbitre international, Joël Dumé raconte sa coupe du monde de rugby en Afrique du Sud

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Joël Dumé, trois coupes du monde à son actif comme arbitre, était LE Français de la finale 1995, entre l'Afrique du Sud, pays hôte, et la Nouvelle-Zélande de Jonah Lomu.
Joël Dumé, trois coupes du monde à son actif comme arbitre, était LE Français de la finale 1995, entre l’Afrique du Sud, pays hôte, et la Nouvelle-Zélande de Jonah Lomu. ©Gaël Arcuset / Le Républicain

Alors que l’Afrique du Sud fait son entrée aujourd’hui dans la coupe du monde 2023 face à l’Ecosse, On est allé à la rencontre de Joël Dumé.

Arbitre international, il a participé au mondial 1995. Dans un pays tout juste sorti de l’apartheid, il avait alors pu rencontrer Nelson Mandela, croiser Jonah Lomu…

Cette année, l’Afrique du Sud, triple championne du monde, fait partie des favoris. Impossible, pour nous, de ne pas solliciter Joël Dumé. L’enfant de Preignac (Gironde) connaît bien ce pays.

Si près de 11 000 km séparent son village natal de la capitale, Pretoria, le Sud-Girondin a gambadé sur de nombreux terrains, sur ces terres d’Afrique australe. Pour Le Républicain Sud-Gironde, Il accepte d’ouvrir la boîte à souvenirs. 

« Jonah Lomu, c’était le phénomène »

L’homme en jaune, qui a notamment deux finales de Top 14 et une de Coupe d’Europe à son actif, était de la partie en 1995. Cette coupe du monde, premier événement sportif d’envergure après l’apartheid, avait alors attiré les caméras des quatre coins du globe. Elle avait surtout été marquée par l’éclosion de la première star planétaire du rugby : Jonah Lomu.

« J’étais juge de touche lors de la demi-finale entre l’Angleterre et la Nouvelle-Zélande, se rappelle Joël Dumé, âgé de 36 ans à ce moment-là. Cela avait un grand, grand match de rugby. » Lomu, auteur de quatre essais, met alors sur les fesses tous les joueurs de sa Gracieuse Majesté et pulvérise, à lui tout seul, le XV de la Rose (45-26).

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J’étais à deux mètres, quand il marche sur l’Anglais et qu’il s’en va aplatir ! C’était le phénomène.

Joël Dumé

Dans l’Afrique du Sud de l’après-apartheid

Au-delà de cet épisode, gravé à tout jamais dans la grande encyclopédie de l’Ovalie, Joël Dumé se souvient de l’ambiance particulière qui régnait, à ce moment-là, en Afrique du Sud. L’apartheid avait été abolie quatre années auparavant.

« Il y avait la volonté d’ouvrir le pays, de le faire connaître. De montrer, à la scène internationale, que l’Afrique du Sud avait changé. »

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Et les Sud-Af’, justement ? « On sentait qu’ils étaient invincibles, que rien ne pouvait leur arriver. Quelque part, ça pesait. Entre arbitres, on en rigolait : on ne voulait pas être celui qui arbitrerait une défaite de l’Afrique du Sud. On avait l’impression qu’en gagnant, cela changerait le pays. Dans tous les cas, de notre côté, nous n’avons jamais été approchés et n’avons jamais reçu de pression extérieure. » 

Joël Dumé marqué à vie par sa rencontre avec Nelson Mandela

Pas de pression. Mais une rencontre. Avec Nelson Mandela, président de l’Afrique du Sud, figure de la lutte contre l’apartheid, prix Nobel de la paix. Le 23 juin 1995, la veille de la finale entre les Springboks et les All Blacks, Joël Dumé est reçu, comme tous les arbitres, par Madiba.

Sur le moment, on avait du mal à réaliser. Il dégageait une force intérieure. Il était extrêmement calme, digne. Cela nous impressionnait. Il a eu un petit mot gentil pour chacun d’entre nous. On en est sortis bouleversés. Pour nous nous, c’était un instant fabuleux. C’était presque mieux que d’être sur le terrain.

Joël Dumé

Moins de 24 heures après cette réception, Joël Dumé est donc sur la pelouse de l’Ellis Park Stadium, à Johannesburg.

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D’un côté : le pays hôte. De l’autre : la Nouvelle-Zélande. Tout près de lui, des légendes du rugby mondial : François Pienaar, Os du Randt, Andrew Mehrtens, Sean Fitzpatrick… Mais l’arbitre, qui officie à la touche, doit absolument  » faire abstraction du contexte « . 

Le Boeing 747 de la South African Airways, avec l’inscription  » Good Luck Bokke  » sous son fuselage, qui passe à très basse altitude au-dessus du stade à quelques minutes du coup d’envoi ? Joël Dumé ne le voit pas. Dans sa bulle. 

« On était concentrés dans notre vestiaire. J’ai, en revanche, des souvenirs de l’après-match. L’Afrique du Sud avait gagné. On était rentrés à l’hôtel sous escorte. On était pris dans les bouchons, Tout le monde chantait dans les rues. Il y avait beaucoup de bruit. »

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