
« A la fin de la Coupe du Monde, il faudra peut-être que je trouve un travail, ou peut-être que je continuerai à étudier », confie Charlotte Escudero, joueuse de troisième ligne pour l’Equipe de France de rugby. Avant de signer un premier contrat en équipe de France en 2022, Charlotte était surveillante dans un collège. Aujourd’hui, elle dispose d’un contrat de deux ans avec la FFR -fédération française de rugby– à 75 % de son temps. Dimanche 14 septembre, à 14h, elle affrontera avec ses coéquipières les Irlandaises, lors des quarts de finale des Mondiaux de rugby en Angleterre. Quelle que soit l’issue, Charlotte rejoindra son club, le Stade Toulousain, dès le mois d’octobre, où elle s’entraîne deux demi-journées par semaine. « C’est une chance que l’on a : les joueuses qui travaillent en journée peuvent être défrayées par le club à 20 % de leur temps, explique-t-elle. La majorité des filles en club s’entraînent le soir, car comme elles ne touchent pas de rémunération, elles doivent travailler la journée ». Comme d’autres clubs d’Elite 1 -la première « division » de rugby féminin- en France, le Stade Toulousain donne des primes au match. Et les partenaires chez les garçons leur permettent de bénéficier d’aides à l’achat d’appartement, de voitures, ou encore d’aides à l’emploi.
« Le rugby féminin en est là où était le masculin il y a trente ans, opine Marie-Françoise Magignot, présidente bénévole de l’ASM Romagnat. On est seulement dans les balbutiements de la professionnalisation ». Créé dans les années 1970 -avant d’être pris en charge par la FFR en 1989- les clubs de rugby féminin peinent depuis à se professionnaliser. Tandis que le nombre de joueuses licenciées explose -environ 70 000 contre 4 000 il y a vingt ans-, seules 32 bénéficient d’un statut de semi-professionnelles, avec chaque année un contrat avec la FFR à 75 % de leur temps. Faisant craindre, le développement d’une discipline « à deux vitesses ».
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Titrées championnes de France en 2021, les joueuses de l’ASM Romagnat ne sont pas non plus salariées. « Moi j’en connais plusieurs dont les parents ne peuvent pas aider financièrement. Certaines ont un petit boulot pour remplir le frigo. D’autres combinent même travail, étude, et entraînement le soir », témoigne-t-elle. Alors, la présidente de ce club entièrement féminin du Puy-de-Dôme tient à ce que ses licenciées investissent aussi dans les études, pour avoir une perspective une fois leur carrière de rugby terminée. « On est par exemple en contact avec l’Université de Clermont-Ferrand : c’est important pour nous que les filles soient douées à l’école ».
Une hausse des licenciées féminines de 38 % par rapport à la rentrée 2024
« Il faut tout de même noter qu’il y a eu une sacrée évolution depuis dix ans », tempère Nathalie Janvier, manager de l’Equipe de France durant la Coupe du monde en 2014, qui s’était déroulée dans l’Hexagone. Si on remonte à cet événement, jamais un média ne m’aurait contacté pour parler du rugby féminin ». Cette année avait marqué un premier tournant, avec une affluence record et l’établissement des premiers contrats fédéraux pour l’équipe à 7. « A l’époque, les filles prenaient encore des congés sans solde pour les matchs », se souvient-elle.
Ces derniers mois, les choses semblent s’accélérer pour la discipline. Une hausse inédite de 38 % des licenciées a été notée à la FFR depuis septembre 2024. Il y a un an, Canal+ diffusait son premier match d’une série de dix pour la saison d’Elite 1-sur environ 90 rencontres dans l’année. Cette année, la chaîne en diffusera une vingtaine, tandis que TF1 et France Télévisions ont acheté les droits pour les Mondiaux actuels. « On peut voir un attrait pour le rugby féminin post-JO », analyse Florian Grill, président de la FFR.
Un nouveau partenaire pour l’Elite 1 sera dévoilé mardi
Beaucoup d’attentes reposent sur la Coupe du Monde qui enregistre record sur record -audience, affluence-, censée mettre en valeur le sport et les joueuses du XV de France. Le dernier match de l’équipe de France a été visionné par plus de 3 millions de téléspectateurs sur TF1, un record. Et ce afin d’attirer des sponsors et des « namers » -qui donnent ensuite leur nom à l’Elite 1, la première division du championnat. « Notre principal point de blocage encore aujourd’hui : trouver des partenaires », explique Florian Grill, président de la FFR. Mais le vent tourne pour le rugby féminin. Mardi, un nouveau partenaire sera dévoilé pour l’Elite 1, alors que la FFR et Axa ont conclu un nouvel accord fin août autour de l’Equipe de France féminine.
« Les filles ont de superbes personnalités. Le fait qu’elles ont des métiers à côté du rugby attire aussi l’audience. Des jeunes surtout, mais aussi des femmes, se projettent », se réjouit Florian Grill. Madoussou Fall, joueuse de deuxième ligne, est entrepreneure. Elle a fondé Imani, une marque de vêtements pensée pour mettre en valeur les grandes tailles. Manae Feleu, la co-capitaine du XV, est étudiante en cinquième année de médecine.
En parallèle, la fédération française de rugby a lancé ce qu’elle nomme « Plan marshall » pour les infrastructures pour les clubs féminins. Ce sont 60 millions d’euros destinés à la création de vestiaires pour les femmes, de salles de musculations ou d’équipements médicaux. « Pendant longtemps, les joueuses se changeaient dans leurs voitures, ou les vestiaires arbitres », raconte Nathalie Janvier, également élue à la FFR.
Malgré ces avancées, le rugby féminin français reste « à des années-lumière de ce qui est pour la professionnalisation des joueuses dans d’autres pays », nuance Nathalie Janvier. En Europe, les « Red Roses », le XV d’Angleterre, sont de leur côté professionnalisées à 100 %.
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