Quelques jours après le sacre olympique des Français en rugby à 7, l’enthousiasme retombe à peine. En coulisses, les institutions réfléchissent déjà à comment capitaliser sur cet engouement pour développer et pérenniser cette discipline. En l’associant au XV, plutôt qu’en l’opposant.
À chaud, samedi soir, quand les Bleus du duo Dupont-Riva claquaient leurs premiers pas de danse sur la pelouse du Stade de France pour lancer leur folle nuit de bringue, Florian Grill confiait ses premières émotions, distribuait ses premiers bravos. « C’est magique. Juste magique et incroyable. […] Il faut rendre aussi hommage à Jérôme Daret. Il est un sélectionneur hors norme, quelqu’un qui m’a beaucoup impressionné durant toute la préparation. Ce groupe, il lui a inculqué un état d’esprit génial ». Et vite, un message plus présidentiel. « Quand je vois ça, je suis content d’avoir demandé aux Ligues régionales d’inscrire un minimum de quatre dates de rugby à 7 dans leurs programmes de la saison prochaine. De futurs licenciés vont arriver dans nos clubs, justement pour le rugby à 7. Il faudra bien les accueillir ». À ce dernier sujet, on a donc rappelé le président de la FFR en début de semaine, plus au calme, plus à froid, une fois passée l’euphorie de l’or. Par-delà les engagements de bonne volonté, comment capitaliser concrètement sur la médaille d’or olympique, à l’échelle fédérale, pour fidéliser ce nouveau public et pourquoi pas, ces nouveaux pratiquants ?
Des tournois à multiplier chez les jeunes
La première piste se situe du côté des jeunes. Dès la saison prochaine, les Ligues régionales du rugby français seront donc tenues par la Fédération d’organiser (au minimum) quatre tournois de rugby à 7. Ils seront destinés aux cadet (te) s et aux juniors, pour un public de 15 à 19 ans.
Ces tournois devraient être plus particulièrement positionnés en début et fin d’année sportive, pour encadrer les saisons à XV, « au moment où les effectifs sont encore un peu aléatoires, lorsque les clubs comptent leurs jeunes et cherchent à relancer la machine » explique le président de la FFR. Qui développe : « au sujet de la pratique du rugby à 7, nous avons lancé une étude dont il ressort ceci : ceux qui en veulent le plus, ce sont les joueurs et particulièrement les jeunes ; ceux qui en veulent moyennement, ce sont les entraîneurs ; ceux n’en veulent pas trop, ce sont souvent les dirigeants, essentiellement pour des raisons de contraintes et d’organisation ».
À la différence des saisons régulières, l’organisation des quatre tournois sera à supporter individuellement par quatre clubs, avec les investissements que cela suppose. Pour contrer cet effet et mutualiser les coûts, une participation financière pourrait alors être demandée à chaque club engageant une équipe. « Globalement, les clubs ont surtout besoin d’être accompagnés dans le développement du rugby à 7 et l’organisation de ces tournois. C’est ici que les Ligues et la FFR doivent jouer leur rôle. » En proposant, par exemple, un arbitrage adapté à ces tournois et aux spécificités de la pratique : les arbitres souhaitant se tourner vers le rugby à 7 devront satisfaire à des tests physiques plus exigeants que ceux pratiqués à XV. Du côté des éducateurs, un « BF » (brevet fédéral) spécifique au rugby à 7 est également en place du côté de la FFR. Les prémices structurelles au développement d’une pratique.
Des succès déjà nombreux au rendez-vous
Malgré des conditions parfois contraignantes, du point de vue des contrats et des calendriers, le 7 français construit et pérennise ses passerelles avec le XV. Avec des résultats édifiants : « Sur la saison, le rugby à 7, ce sont un titre olympique et un titre de champion du monde chez les hommes, une deuxième place sur le circuit mondial chez les filles – même si elles ont malheureusement raté la médaille aux JO – mais aussi deux titres de champions et championnes d’Europe » apprécie le président de la FFR Florian Grill. « Aujourd’hui entre le XV et le 7, la FFR dispose deux moteurs. Il faut s’appuyer sur les deux pour aller vite. » Des moteurs qu’il faudra désormais faire tourner à plein régime.
Un intérêt médiatique et financier pour les fédérations
Le développement du rugby à 7 français, dans le sillage du succès des Jeux olympiques, devra également emprunter le chemin des intérêts sportifs s’il veut être pérenne, au-delà des bonnes volontés ponctuelles. Clubs et fédérations devront y trouver leur compte, et pas seulement en termes d’image.
Du côté des « Fédés », il y aura un avant et un après JO 2024, pour tout le volet médiatique et financier. « Nous avions anticipé un « effet JO » sur le 7 même si, je dois le reconnaître, on ne s’attendait pas à un tel engouement » admet Grill. « Cette saison, un focus très important avait été mis sur la Coupe du monde en France, à XV. Peut-être que nous n’avions pas assez réalisé à quel point les Jeux olympiques, c’est une autre dimension. » Cette « autre dimension » se traduit dans les chiffres : plus de 530 000 personnes au Stade de France, sur 8 sessions, dont un record d’affluence tous rugbys confondus pour les féminines ; aussi, des pointes d’audience à plus de 10 millions de téléspectateurs. Tout cela correspond à un public nouveau, que ce soit en France ou à l’étranger.
C’est aussi une promesse fort bienvenue du point de vue des finances, quand on sait que les rétrocessions du CIO (comité international olympique) vers les fédérations mondiales de chaque sport se font selon trois critères, justement médiatiques et populaires : la billetterie au stade ; l’audience télé mondiale ; l’engagement sur les réseaux sociaux. Le rugby, programmé en début de compétition (ce qui évite d’être en concurrence frontale avec les sports olympiques traditionnels) et le samedi pour les finales des hommes, devrait donc largement tirer son épingle du jeu.
Un outil premium de formation technique
Côté sportif, le développement du rugby à 7 devra également trouver un intérêt direct pour les clubs. Certains ouvrent la voie comme Antoine Dupont, qui semble (encore) plus fort depuis huit mois qu’il a effectué sa transition vers le 7. Cela lui a aussi servi aussi lors de ses retours à XV avec, par exemple, cette capacité nouvelle à intervenir dans le jeu au sol, comme il l’expliquait après la finale de Champions Cup gagnée face au Leinster. « Cela vient aussi de mon passage à 7 où les rucks sont importants. Il faut pouvoir contester. Je l’ai travaillé, ce que je ne faisais pas de manière spécifique jusque-là. C’est un bonus pour moi. »
C’est aussi vrai, plus globalement, pour tout ce qui concerne la vitesse d’exécution. « Pour certains profils, notamment les trois-quarts et les 3e ligne, le passage par le rugby à 7 est un outil très intéressant. Cela complète leur formation de joueur » apprécie Franck Azéma, l’entraîneur de Perpignan qui, justement, a régulièrement recruté des joueurs issus du 7.
À Clermont, il avait fait venir les internationaux français Jean-Pascal Barraque et Tavite Veredamu. Toujours sous ses ordres, ils seront quatre anciens « septistes », la saison prochaine, à porter les couleurs catalanes (Barraque, Veredamu, Joseph et Forner). Tout sauf un hasard. « J’ai toujours regardé le 7 d’un œil particulier. C’est un sport qui développe des qualités essentielles de vitesse dans tout, il travaille pour exacerber ces aptitudes chez les joueurs : la vitesse de courses, de gestuelle, de choix et de combativité. Il faut aller vite pour lire les espaces et les prendre, être très rapide dans les zones de collision plaqueur-plaqué. Toutes ces choses sont très intéressantes à intégrer à un effectif de rugby à XV. » Ce que fera donc l’Usap, la saison prochaine, avec notamment trois champions olympiques.
Pour autant, ces retours à XV pour tous ces joueurs ne leur ferment pas définitivement la porte du 7. « Nos calendriers en Top 14 sont très chargés, il n’est pas toujours simple de libérer ces joueurs de notre effectif pour qu’ils aillent à 7. Mais quand je peux le faire, je n’hésite pas. Cela concerne souvent des garçons en manque de temps de jeu, qui ont besoin de se relancer. Et l’expérience me montre que cela fonctionne : à chaque fois que j’ai joué le jeu de cette libération pour l’équipe de France à 7, j’ai vu revenir des garçons avec beaucoup d’enthousiasme. Mentalement, ils étaient refaits. » Une expérience qui pourrait inspirer d’autres clubs.
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