C’est un rituel immuable, un protocole incontournable, quelques minutes inoubliables… La grand-messe d’avant-match entre deux nations. Le supporter de rugby voyageur aime les chasser quand le joueur essaye de ne pas se faire dévorer par l’instant. D’Édimbourg à Johannesburg en passant par Dublin ou Buenos Aires, certains stades font office de cathédrales. Mais les hymnes nationaux, au rugby, ont une force et une puissance particulières. Derrière ces chants, ce sont des histoires, des sociétés et des cultures qui se dessinent. Bien plus que du sport, finalement.
Il fallait s’attendre que, sur la planète ovale, rien ne tourne vraiment rond. Car, non, l’incroyable « Flower of Scotland » n’est pas l’hymne officiel de l’Écosse. Tout comme le galvanisant « Ireland’s Call » n’a aucune valeur ailleurs que sur les terrains sportifs. Quant au très pieux « God Bless Fiji », il est chanté en version anglaise au rugby alors qu’existe une version fidjienne. Le protocole d’avant-match international est parfois très lourd de sens. Sportif, bien sûr, mais aussi politique et sociétal.
Emmanuel Macron déclarait avant le Mondial de foot au Qatar : « Il ne faut pas politiser le sport. » Mais comment interpréter, dès lors, pour parler d’épisodes récents, le refus des joueurs iraniens de chanter leur hymne en pleine révolution au pays ? Ou le tollé provoqué par l’« erreur » d’hymne à Hong Kong, en novembre dernier, lors d’une finale de l’Asia Rugby Sevens ? Alors que l’hymne chinois « en l’honneur » de l’île occupée devait être joué, c’est « Glory to Hong Kong », un chant pro-démocratie, qui a été exécuté. Gros malaise et grosse polémique. Si l’enquête a déterminé une « erreur humaine », un porte-parole du gouvernement de Hong Kong a déclaré : « L’hymne national [chinois] est un symbole de notre pays. L’organisateur du tournoi a le devoir de veiller à ce qu’il reçoive le respect qu’il mérite. » Et ce n’est pas la première fois qu’au rugby le protocole a été bousculé.
Un acte politique
Moment attendu et chéri par les amoureux du rugby, le « Flower of Scotland » à Murrayfield est magnifique. Son introduction n’est pourtant pas si ancienne. En 1990, lassé de devoir se contenter du « God Save the Queen » – l’hymne officiel du Royaume-Uni, dont l’Écosse fait partie –, le Quinze du Chardon, par l’intermédiaire de son pilier et capitaine, David Sole, décide d’imposer un chant populaire comme hymne : « Flower of Scotland ».
Vern Cotter a été sélectionneur de l’Écosse et s’est intéressé de très près à ses symboles : « Ce chant raconte la victoire écossaise dans la bataille de Bannockburn, en 1314. C’est un événement fondamental de l’histoire du pays. » La chanson évoque l’exploit de Robert Bruce, roi d’Écosse, de bouter l’envahisseur anglais hors de son territoire. Si l’histoire contée est ancienne, la chanson, elle, ne date que de 1967 et est signée des Corries, un groupe folklorique. D’abord adoptée en 1974 par les Lions en tournée, les stades écossais en ont fait un chant de soutien de leur équipe. Jusqu’à ce qu’elle devienne l’hymne d’avant-match.
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De là à y voir des relents d’indépendantisme ? Gregor Townsend a été supporter puis joueur de l’équipe nationale avant d’en devenir le sélectionneur : « L’indépendance est un sujet clivant en Écosse. Il y a 55 % des Écossais qui ont voté contre en 2014, lors du dernier référendum, 44 % pour… Mais cet hymne n’est pas indépendantiste, il est centré sur nous en tant que nation. On peut être contre l’indépendance tout en étant fier d’être écossais ». Johnnie Beattie confirme : « Pour moi, la rivalité avec l’Angleterre n’est pas essentielle dans notre hymne. Des frontières ont été tracées au stylo il y a des décennies, mais nous, Français, Anglais ou Écossais, sommes plus grands et plus forts que ça. Je ne me retrouve pas dans les petites rivalités. Entendre mon hymne me rappelle plutôt la maison et me donne envie de rentrer boire un whisky en famille. »
Si les acteurs ont des sentiments apaisés, dans les tribunes, la situation est différente. En tendant l’oreille pendant « Flower of Scotland », vous entendrez pendant les pauses des gens hurler des insultes fleuries. Destinées aux Anglais, bien sûr.
Autres insultes et même menaces, mais pour l’interprète cette fois : en 2009, les Springboks ont rendez-vous avec les Bleus au Stadium de Toulouse. Pour l’occasion, l’ambassade d’Afrique du Sud en France recommande à la FFR d’engager Ras Dumisani, un chanteur de reggae, pour interpréter « Nkosi Sikelel’iAfrika ». Mais le résultat est pour le moins chaotique. Le chanteur sera la cible d’insultes et de menaces de mort. De retour en Afrique du Sud, le président de la Fédération, Oregan Hoskins, déclarera : « Une offense a été faite non seulement aux Springboks, mais aux Sud-Africains en général. » Ambiance.
Il faut dire qu’on ne badine pas avec l’hymne sud-africain, véritable symbole de la nation arc-en-ciel. Pour le président de la nouvelle Afrique du Sud démocratique, Nelson Mandela, la Coupe du monde 1995 tombe à point nommé. Madiba va utiliser la compétition pour amorcer la réconciliation du pays. Et l’hymne national en sera un vecteur primordial. Combinaison de deux chants différents, l’hymne sud-africain a gardé un couplet de « Die Stem van Suid-Afrika », l’hymne du pays sous l’apartheid. Cette décision est, pour John Smit, capitaine légendaire des Springboks, une des raisons d’une transition réussie : « Si c’était moi, j’aurais éradiqué toutes les références à l’ancien régime. Mais le nouveau gouvernement démocratique en a décidé autrement, et les gens adorent cet hymne, ils s’y identifient très fortement. »
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Pour preuve, la finale de la compétition avec un Nelson Mandela tout sourire, présent sur la pelouse pendant les hymnes, un moment gravé dans les mémoires. Pourtant, les joueurs de l’équipe de 1995 n’ont pas vraiment ressenti le poids de l’histoire. L’ouvreur Joel Stransky raconte : « Sur le moment, je pense que j’étais tellement concentré sur ce que j’avais à faire que je n’en ai pas profité pleinement. Mais rétrospectivement, c’était un moment incroyable. Avant la compétition, une femme est venue nous voir au camp d’entraînement pour nous apprendre notre nouvel hymne. Ce que nous voulions, ce n’était pas seulement apprendre les paroles, mais les comprendre et savoir comment les interpréter. Ça a donné du sens à l’expression « jouer pour une nation ». »
Un vecteur d’unité de la société
Deux ans plus tard, une version raccourcie, écrite en cinq langues différentes, sera définitivement adoptée. Pour Cheslin Kolbe, qui était un petit garçon à l’époque : « Si l’hymne est iconique, moi, je suis un jeune qui a grandi dans l’Afrique du Sud d’après apartheid, alors c’est à nous de créer notre propre histoire. » Mission accomplie en 2019, avec un troisième titre mondial glané au Japon et une société entière derrière ses vert et or. Le cas de l’Afrique du Sud est évidemment emblématique de la portée qu’un hymne peut avoir. Lors du même Mondial de 1995, une autre histoire s’est jouée : celle de l’« Ireland’s Call ». Pour la première Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, l’Irlande s’est heurtée à un problème protocolaire : quel hymne jouer dans la mesure où le Quinze du Trèfle représente une île et non pas un pays ?
En effet, la Fédération irlandaise de rugby, créée en 1879, a toujours refusé la partition de l’île en 1922. L’équipe étant composée de joueurs de deux nationalités différentes – des Irlandais et des Britanniques d’Irlande du Nord –, le sujet de l’hymne était devenu un sujet crispant. À Dublin – à part un match en 2007, l’équipe nationale n’a plus joué au Nord depuis 1954 –, l’hymne de la République était joué. Et à l’extérieur ? Rien, aucun hymne. Donal Lenihan, capitaine en 1987, se souvient : « Nous n’avions pas l’autorisation, hors d’Irlande, de jouer « Amhrán na bhFiann », l’hymne de la République. » Le choix est fait de… ne pas choisir : « Stupidement, la décision fut prise de jouer une chanson populaire appelée « The Rose of Tralee », reprend le deuxième ligne. Vous savez pourquoi ? Parce qu’un de nos coéquipiers avait cette chanson sur une cassette ! C’était vraiment embarrassant. »
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En 1991, l’Irlande joue la majorité de ses matchs sur son sol, et le problème ne se représente qu’en 1995. La Fédération anticipe et demande à Phil Coulter, un compositeur (nord-irlandais), de composer une chanson. « Ireland’s Call » était né. Paul Wallace, pilier de la sélection, fait partie de ceux qui ont dû aller le chanter en direct à la télé pour sa présentation officielle : « Comme je faisais partie des minots du groupe, j’ai eu la malchance d’être choisi. Les anciens avaient tous une bonne excuse pour ne pas y aller. C’était assez embarrassant pour moi. Mais force est de constater que c’est un succès, car, dans beaucoup de pays, c’est un des hymnes que les gens préfèrent ! »
Et en Irlande, fait-il l’unanimité ? « Mon grand-père s’est battu pour l’indépendance, donc « Amhrán na bhFiann » a toujours eu un écho très puissant pour moi, explique Donal Lenihan. Mais, si pour contenter tout le monde, le prix à payer est de chanter « Ireland’s Call », alors c’est un prix tout à fait raisonnable. » Paul Wallace insiste : « Moi, personnellement, je préfère « Amhrán na bhFiann », mais, si je devais en sacrifier un, ce serait aussi celui-ci. Je préfère largement que tous les joueurs puissent chanter. « Ireland’s Call » est finalement la bonne solution irlandaise à un problème irlandais. Le rugby ici a toujours fait et ne fera toujours qu’un. Je crois fermement qu’un jour un compromis sera trouvé pour unifier notre île. » Et le rugby n’y serait pas étranger.
En Australie, l’unité est aussi un thème central de l’hymne, jusque dans ses paroles. Longtemps opprimée, la population aborigène est toujours marginalisée. Eux qui n’ont eu le droit de vote qu’en 1962 et dont le taux d’emprisonnement chez les mineurs est 24 fois supérieur à celui du reste de la population. « Advance Australia Fair », dans sa version adoptée officiellement en 1984, faisait état d’un pays « jeune et libre ». Référence à la découverte de l’île, et à sa colonisation, par le capitaine Cook, en 1770. Mais c’est faire fi de l’histoire des aborigènes, présents depuis plus de cinquante mille ans sur le sol australien.
Dès lors, faut-il changer les paroles ? Le mythique ailier David Campese a un avis bien tranché sur la question : « J’ai joué avec des aborigènes, et nous étions toujours soudés. Il n’y a jamais eu de différences entre nous. De nos jours, des gens essayent de nous faire croire qu’il y a des problèmes, mais à l’époque nous n’avions pas ces considérations. Pour moi, la politique n’a rien à voir avec les sports. » Pourtant, fin 2020, Scott Morrison, alors Premier ministre de l’île-continent, décide de modifier les paroles afin de « reconnaître et respecter l’esprit » des aborigènes. Depuis le 1er janvier 2021, donc, les Australiens sont « unis et libres ». L’histoire ne dit pas si cette décision a été motivée par l’initiative de la Fédération australienne quelques semaines auparavant.
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Alors que les Wallabies reçoivent l’Argentine à Sydney au début de décembre 2020, une chanteuse interprète le premier couplet de l’hymne australien en eora, un des nombreux dialectes aborigènes. Au contraire de David Campese, la jeune génération des Wallabies a beaucoup aimé ce moment. Jack Maddocks était dans le groupe ce jour-là : « Je sais que certaines personnes ne sont pas très réceptives à cette initiative. Ils ne se considèrent pas responsables du traitement réservé aux aborigènes il y a plus de cent ans et ne veulent pas avoir à régler ce problème. Je pense au contraire que c’est à nous de le faire. Nous ne pouvons pas nous contenter de pousser l’histoire sous le tapis. »
S’ils sont désormais un peu mieux considérés, les aborigènes manquent encore de relais sur le terrain. Dans l’histoire des Wallabies, ils ne sont que 20 à avoir représenté l’Australie, des frères Ella à Kurtley Beale.
Chanter ou ne pas chanter, un choix politique ?
Ah ! la fameuse rengaine ! Pour montrer et prouver l’amour de sa patrie, il est indispensable de chanter son hymne national. C’est en tout cas ce que pense, entre autres, David Campese : « Selon moi, un joueur qui représente son pays se doit de chanter l’hymne. Il représente les gens de son peuple. J’ai toujours trouvé bizarre de voir des joueurs ne pas chanter, je dirais même que c’est triste. » Mais en Irlande, par exemple, où le contexte autour de l’hymne est explosif, le choix de chaque joueur est scruté. Jeremy Davidson, Irlandais du Nord, avoue ainsi : « Certains de mes coéquipiers ne voulaient pas chanter « Amhrán na bhFiann », car ils étaient fortement britanniques, mais d’autres, comme moi, auraient bien voulu. On ne connaissait juste pas la langue. »
Et en France, alors, chanter « La Marseillaise », est-ce obligatoire ? Bien sûr que non, mais, pour s’éviter les foudres de l’opinion publique, mieux vaut le faire. C’est en tout cas l’expérience de Fabien Pelous : « Pour ma première sélection, je n’ai pas chanté, peut-être par stress, et puis j’ai fait un bon match ! J’ai conservé cette habitude de ne pas chanter. Ça m’a valu des remarques, des lettres, même, disant que je n’étais pas un bon Français. »
D’autres grands noms du rugby tricolore ne la chantaient pas nécessairement, comme Frédéric Michalak : « Personnellement, je n’aimais trop pas la chanter. Quand tu écoutes les paroles, elles sont évidemment très symboliques de notre histoire, mais c’est peut-être un peu trop fort. Un terrain, c’est une bataille sportive, mais ça n’a rien à voir avec ce qu’ont pu connaître nos parents et grands-parents. » Autre joueur à s’être questionné sur le sens des paroles, Imanol Harinordoquy. Pour lui, « La Marseillaise » est « un chant violent et guerrier » : « Est-ce qu’on adhère aux paroles aujourd’hui ? C’est un débat. Mais quand je vois des joueurs qui ne la chantent pas, ça ne me dérange absolument pas. » L’incontournable Thierry Dusautoir, lui, ne la considère pas « comme une apologie de la violence » mais plutôt comme un « héritage » : « Et puis, il ne faut pas insulter l’intelligence des gens : quand je chantais, je ne voulais pas égorger pour autant mon adversaire et faire couler son sang. » Et si, finalement, « le plus important », c’était « ce qui se passe après la Marseillaise » ? C’est en tout cas ce qu’estime Fabien Pelous. Si c’est le joueur le plus capé de l’histoire des Bleus qui le dit…
Qu’il soit chanté ou pas, un hymne national retrace une histoire collective et des souvenirs personnels. À ce titre, il appartient à tout le monde et, en contrepartie, il entraîne de vives réactions. Avant l’intensité d’un match international, version ludique des champs de bataille de l’époque, l’hymne national vient décupler le sentiment d’appartenance à un ensemble. C’est l’ultime escalade, un dernier concentré d’émotion avant de sauter dans le grand bain d’un match de rugby.
Jérôme Garcès a dirigé près de 70 tests internationaux, il est le seul Français à avoir arbitré une finale de Coupe du monde, en 2019, et il fait désormais partie du staff du Quinze de France. Depuis sa position centrale sur le terrain, il a connu tous les hymnes et tous les stades possibles
Pendant les hymnes, l’arbitre a une position extrêmement paradoxale : il est en plein milieu de la scène sans être concerné concrètement. Comment l’appréhendiez-vous ?
C’est un moment très particulier, mais j’y prenais toujours beaucoup de plaisir. Je voyais surtout la tribune officielle, en face de moi, mais j’en profitais aussi pour regarder autour. À cet instant-là, je n’étais pas encore acteur, donc je pouvais profiter de ce truc fabuleux. Je regardais les tribunes : des gens déguisés, d’autres en costard cravate, des hommes, des femmes, des enfants, mais tous avec la même passion. C’était aussi le dernier moment où il m’était possible de m’évader un petit peu, car ensuite, pendant quatre-vingts minutes, c’était intense, et je n’avais pas le temps de regarder ailleurs. Alors, pendant les hymnes, je profitais. Ça me permettait aussi de rentrer dans mon match. Que ce soit au Six-Nations, au Rugby Championship ou à la Coupe du monde, l’ambiance était à chaque fois incroyable.
Vous est-il arrivé de chantonner les hymnes des matchs où vous arbitriez ?
Non, ce n’était pas ma place. Et puis ce n’était pas mon hymne non plus ! Mais à chaque fois, c’était magnifique. Dans ma tête, je comprenais ce qu’il se passait, en revanche, je connaissais les paroles ou les mélodies à force de les entendre. Finalement, ce sont des moments qui font partie de l’histoire des matchs. Quand vous avez les officiels, que ce soit un président ou une princesse qui vient sur la pelouse, c’est impressionnant. De mes matchs, je me rappelle finalement plus ce genre d’instants que les actions.
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De votre carrière, avez-vous souvenir d’hymnes qui vous ont particulièrement fait vibrer ?
Sans hésiter le match de Coupe du monde entre l’Angleterre et le Pays de Galles à Twickenham en 2015. C’était un match de poule. Là, c’était vraiment incroyable. Tout un stade et tout un peuple qui chante… Ce moment m’a marqué. Pas au point de me perturber, au contraire. C’est source de motivation, c’est un moment tellement fort ! Il faut en profiter mais aussi s’en servir pour rentrer dans son match. Et puis il y a des stades, aussi, qui sont impressionnants : Murrayfield évidemment, c’est magnifique, et j’ai beaucoup aimé Lansdowne Road aussi avec les deux hymnes irlandais. Selon le stade et le protocole, il peut y avoir un orchestre, une bande-son, un chanteur… c’est toujours différent comme sensation, en fonction des gens aussi autour. Au pays de Galles, quand vous avez un chœur d’une centaine de Gallois qui est derrière vous, c’est extraordinaire aussi.
Avez-vous déjà été ému aux larmes ?
Non, il faut savoir garder sa position. Profiter sans dépasser son rôle.
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Est-il arrivé qu’un hymne ne se passe pas comme prévu, qu’il y ait un couac ?
J’ai un souvenir, pas d’un couac, mais de quelque chose… d’inhabituel. En 2011, pour un match à Londres entre l’Angleterre et l’Écosse, j’étais juge de touche. Un renard a fait son apparition sur la pelouse pendant « Flower of Scotland ». Incroyable ! Il a traversé tout le terrain puis s’est arrêté dans l’en-but. Nous, on sentait qu’il y avait quelque chose qui clochait, mais c’était dans notre dos. Les gens chantaient mais ils regardaient ailleurs, ils étaient distraits… et c’est ma femme et mes enfants, présents au match, qui m’ont ensuite raconté qu’il y avait ce renard qui se baladait pendant l’hymne écossais ! (1)
(1) Ce jour-là, Romain Poite était arbitre central. Blessé en cours de match, il dut être remplacé par Jérôme Garcès, qui fit, à cette occasion, ses grands débuts d’arbitre international. Décidément, rien ne devait se passait normalement ce 13 mars 2011.
Aujourd’hui, vous vivez « La Marseillaise » en tant que membre du staff du Quinze de France. Ça fait quoi d’être acteur, désormais ?
C’est vrai que maintenant je peux m’exprimer comme les joueurs et les supporters. Le match n’a pas démarré, on peut encore exprimer ses émotions et laisser tout sortir, mais il faut rapidement se recentrer. Il faut savoir redescendre tout de suite et basculer sur le rôle qu’on a à jouer pour le match.
Interview publiée dans Raffut (n°3) paru en janvier 2023. Découvrez le numéro de Raffut spécial Coupe du monde en kiosque le 29 août et en vente sur la boutique en ligne de Sud Ouest.
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