Coupe du monde de rugby : Ben O’Keeffe, l’arbitre de France-Afrique du Sud, victime de cyberharcèlement

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Coupe du monde de rugby 2023 en Francedossier

L’arbitre néo-zélandais du quart de finale perdu par le XV de France, dont la performance a été abondamment, est depuis inondé de menaces et autres messages haineux sur internet.

Sur les réseaux, dans les médias, son nom circule plus que n’importe quel autre protagoniste du quart de finale dantesque perdu par le XV de France contre les Springboks d’un petit point (29-28). Ben O’Keeffe, cet arbitre au cœur des critiques des suiveurs et supporters du XV de France, qui l’accusent de plusieurs décisions contestables présumées préjudiciables aux Bleus, défait d’un petit point seulement, est victime d’une vague de cyberharcèlement particulièrement virulente depuis dimanche.

Le Néo-zélandais, 34 ans, qui se réjouissait ce mardi d’avoir été choisi par World Rugby pour officier pour la demi-finale Afrique du Sud-Angleterre programmée samedi, a dû couper la section commentaires d’un précédent post sur son compte Instagram, où il évoquait sa nomination en vue du quart de la France.

«Juste, quitte ton métier si t’as encore un peu de fierté. Les Français en ont marre de se faire voler par la mafia anglo-saxonne dont tu fais partie», rage par exemple un internaute. «L’arbitrage vidéo a été créé pour être utilisé, rappelle-toi en pendant tes vacances en Afrique du Sud», cingle-t-on encore dans un message. Un autre, plus violent : «Je suis en train de chercher ton adresse ne t’inquiète pas.»

Déjà cyberharcelé cet été

Lors de la conférence de presse post-match donnée par Fabien Galthié et Antoine Dupont, le capitaine du XV, traditionnellement taiseux lorsqu’il est question de commenter les coups de sifflet, a cette fois réagi lorsqu’on lui a demandé son avis à propos de la performance de Ben O’Keeffe.

«L’arbitrage ? Vous, vous en avez pensé quoi ? Pour avoir un regard extérieur. Il y a quand même des actions… Bon, c’est dur d’avoir ce discours-là mais il me tarde de revoir des images qui vont, je pense, me donner encore plus de frustration. Je pense qu’il y a des choses claires, évidentes, qui sont faciles à siffler et ne l’ont pas été», critique alors le capitaine. Dupont, encore : «Je n’ai pas envie de faire l’aigri qui râle sur l’arbitrage parce qu’il a perdu le match mais je ne suis pas sûr que l’arbitrage ait été au niveau de l’enjeu.» De quoi alimenter la rancœur des fans les plus virulents à l’encontre de l’arbitre.

Mercredi, World Rugby a réagi à la controverse, par l’intermédiaire de son directeur de la communication. «C’est très triste de voir ce genre de comportement. Nous pouvons agir contre les personnes qui affichent de tels messages. Nous suivons les comptes de joueurs et des arbitres sur les réseaux sociaux et nous agissons là où c’est nécessaire», a assuré Dominic Rumbles.

Un peu plus tard dans la journée, l’intéressé est lui-même revenu sur sa prestation et ses répercussions, auprès de Newshub, une plateforme d’information néo-zélandaise : «C’est évidemment une période très émouvante [pour les Français]. J’essaie juste de respecter ça et de leur laisser du temps. Les joueurs et les entraîneurs vont dire des choses, que vous gagniez ou perdiez, a philosophé Ben O’Keeffe. Je sais que nous ne sommes jamais parfaits en tant qu’arbitres, vous faites certainement des erreurs dans le jeu. Les joueurs ont le droit de commenter ça après le match.»

Ce n’est pas la première fois que l’arbitre international est confronté au fléau des insultes et menaces sur les réseaux sociaux. Le 26 juin dernier, cet arbitre référencé depuis plusieurs années comme l’un des meilleurs du monde, s’épanchait déjà sur la vague de critiques dont il était victime après avoir dirigé la finale de Super Rugby Pacific (l’équivalent océanique de la H-Cup) opposant les Crusaders aux Chiefs, deux franchises néo-zélandaises. «Malheureusement, en tant qu’arbitre de haut niveau, je dois accepter et vivre avec le traitement au vitriol que les fans normalisent après les rencontres. C’est une triste réalité qui ne m’affecte plus, mais cela ne veut pas dire que c’est OK, s’était exclamé Ben O’Keeffe.

Dans le même post, il évoque notamment l’agression subie quelques jours plus tôt par son confrère anglais du foot Anthony Taylor, après la finale de l’Europe League. Ce dernier a été pris à partie par plusieurs «supporters» avec sa famille, visé par des lancés de chaise à l’aéroport de Rome. «J’espère que ma famille ne subira jamais ça, mais avec la direction que prennent certains fans de rugby en ce moment, je sais que nous nous en rapprochons plus que jamais», redoute l’arbitre. A l’époque, il demandait déjà expressément : «Les arbitres font partie du jeu et nous avons besoin du soutien des joueurs et des entraîneurs pour avoir les conversations difficiles en privé, et soutenir publiquement les officiels de matchs – et non les critiquer. Cela changera la façon dont les fans nous traitent.»

Mise à jour : à 17 h 33, avec la réaction de Ben O’Keeffe.

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