Coupe du monde de rugby: « C’est grave », Romain Poite dénonce un climat délétère autour de l’arbitrage

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C’est peu dire que l’arbitrage aura suscité la controverse durant la Coupe du monde de rugby en France. Il en a été question durant tout le tournoi, et ce dès les phases de poule. Un certain nombre de décisions, s’agissant du jeu au sol ou des chocs à la tête, n’ont pas été comprises par les acteurs. En conséquence, un climat délétère s’est même instauré entre les joueurs et l’arbitre, selon Romain Poite: « Il y avait beaucoup trop de discussions et de contestations, c’est quelque chose qu’on ne voyait plus depuis longtemps et c’est un relationnel dangereux pour notre sport », avertit l’ancien arbitre international dans les colonnes de Midi Olympique.

Le pourrissement de l’atmosphère sur le terrain a nourri une forme de ressentiment contre l’arbitre qui s’est propagé sur les réseaux sociaux et dans les tribunes, amplifiant le phénomène, a constaté Romain Poite. Le public devant sa télévision ou depuis les tribunes s’est alors mis à ne regarder « que l’arbitrage, plus du tout le jeu et la technique, ou attendre la décision qui porterait la polémique », déplore l’ancien arbitre du championnat de Top 14. L’arbitre néo-zélandais Ben O’Keeffe a payé pour le savoir, lui qui était au sifflet du très commenté quart de finale entre la France et l’Afrique du Sud où cinq erreurs majeures ont été retenues par World Rugby.

« Ce n’est pas toujours compréhensible pour le public »

Critique de façon très virulente après l’élimination des Bleus, Ben O’Keeffe avait été contraint de fermer ses réseaux sociaux en raison d’une vague de harcèlements: « Les commentaires sont devenus virulents : on n’attaque plus seulement la fonction, on attaque désormais l’homme. C’est grave », regrette Romain Poite. Moins exposé aux critiques, l’Anglais Wayne Barnes a tout de même eu à répondre de certaines de ses décisions lors de la finale de la Coupe du monde entre les All Blacks et les Springboks (11-12), une rencontre tendue, émaillée par plusieurs décisions litigieuses. Et un supposé deux poids deux mesures constaté s’agissant des chocs à la tête, pas toujours évidents à arbitrer.

« Il y a quelques années, nous avions milité pour imposer la limite de hauteur des plaquages au niveau du plexus, pas de l’épaule. En faisant cela, nous aurions éloigné le point d’impact de la zone sacralisée, la tête. Au joueur, ensuite, de s’organiser en conséquence mais les choses auraient ainsi été beaucoup plus claires. Cette solution n’a pas été retenue et en gardant la limite à l’épaule, on reste proche de la tête. Cela crée une zone grise, avec des impacts à la limite et ce n’est pas toujours compréhensible pour le public », reconnaît Romain Poite.

Article original publié sur RMC Sport

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