10h00, le 30 octobre 2023
Les Springboks sur le toit du monde. L’Afrique du Sud a remporté samedi soir au Stade de France son quatrième titre mondial en dominant la Nouvelle-Zélande dans une finale à suspense (12-11). Les Sud-africains ont su déjouer les pronostics, notamment en éliminant les Bleus à domicile, et avec leur capitaine Antoine Dupont, revenu de loin pour ce quart de finale. Une rencontre qui restera dans les mémoires pour ses failles dans l’arbitrage qui ont coûté cher au XV de France. Après le dénouement de la Coupe du monde de rugby en France, Europe 1 liste les bons et les mauvais points de la compétition.
Les tops :
La sensation portugaise
Alors que les (longues) phases de poules de ce Mondial touchaient à leur fin et que les regards étaient déjà tournés vers la suite, peu auraient imaginé que ce Fidji-Portugal, sans enjeu ou presque, offrirait un moment historique. Et c’est bien le Portugal, l’un des Petits Poucets de la compétition, qui en fut le protagoniste. En arrachant la victoire sur un ultime essai inscrit à une minute du terme, les Loups se sont offerts leur tout premier succès en Coupe du monde. Le point final rêvé pour une génération lusitanienne en fin de parcours qu’il convient désormais de renouveler.
HISTORY
LOBOS !!! pic.twitter.com/qiKCPdSeev— Portugal Rugby (@PortugalRugby) October 8, 2023
La révélation Louis Bielle-Biarrey
Sécher des partiels pour participer à une Coupe du monde. Voici l’expérience peu banale vécue par l’ailier Louis Bielle-Biarrey, devenu, à 20 ans et 87 jours, le plus jeune joueur français à disputer un match dans la plus prestigieuse des compétitions. Et ce alors qu’il ne figurait même pas dans les plans initiaux de Fabien Galthié. Aligné d’entrée contre l’Uruguay (27-12), lors du deuxième match de poule, le Bordelais au casque rouge s’illustre et marque son premier essai en Bleu. De quoi bousculer la hiérarchie et s’installer confortablement dans le XV de départ du sélectionneur.
Antoine Dupont : frayeur et retour express
Alors que les Bleus déroulaient leur rugby sans coup férir face à une faible équipe de Namibie (96-0), l’ambiance s’est brusquement refroidie dans les travées du Stade Vélodrome. Cloué au sol, le capitaine du XV de France, Antoine Dupont, venait de croiser la route de son homologue namibien Johan Deysel, auteur d’un plaquage mal maîtrisé.
Et alors que le diagnostic révélait une fracture maxillo-zygomatique, beaucoup craignaient que la Coupe du monde du numéro 10 ne s’inscrive en pointillés. Il n’en fut rien. Le génial demi-de-mêlée s’est rétabli bien plus rapidement qu’envisagé et a finalement bénéficié du feu vert de son chirurgien pour mener ses troupes dès les 1/4 de finale face aux Springboks. Pour une issue qui, hélas, n’aura pas récompensé les efforts consentis.
L’Afrique du Sud sur le trône du rugby mondial
Battre les All Blacks en finale d’une Coupe du monde n’est (vraiment) pas chose aisée, mais en plus d’avoir réussi cet exploit samedi au Stade de France, les Springboks permettent à l’Afrique du Sud de s’installer sur le sommet du rugby international, avec un quatrième sacre mondial, un de plus que leurs homologues néo-zélandais. Une victoire qui fera donc date dans l’histoire de l’ovalie.
Les Flops
Issue cruelle pour les Bleus
Ce devait être leur année. Celle d’une génération dorée, peut-être l’une des plus brillantes que le rugby français n’a jamais connu Tous les paramètres, ou presque, semblaient réunis pour que le maillot bleu accueille une première étoile. Mais ce dimanche 15 octobre, le rêve prit soudainement fin.
Face à l’Afrique du Sud, championne du monde en titre, les Bleus n’auront finalement que peu de choses à se reprocher. Sans doute leur a-t-il manqué un soupçon de réalisme et de réussite face à ces Springboks terriblement opportunistes et létaux dans les moments clés. Certaines décisions arbitrales, litigieuses et souvent défavorables au XV de France, auront également contribué à écrire le scénario cauchemar. Une élimination d’un rien (28-29) aux portes du dernier carré.
Les conséquences d’un tirage anticipé
À l’échelle du sport, trois ans constituent une éternité. C’est pourtant le temps qu’il s’est écoulé entre le tirage au sort des poules du Mondial-2023 et le Mondial-2023 en lui-même. De quoi donner lui à certaines incongruités puisque les têtes d’affiche au 1er janvier 2020 ne sont plus forcément celles du 8 septembre 2023. Voilà pourquoi la France et la Nouvelle-Zélande se trouvaient dans le même groupe, tout comme l’Irlande et l’Afrique du Sud.
Pendant que, dans l’autre partie de tableau, des Anglais moribonds bénéficiaient d’une poule très accessible et d’un quart de finale face aux Fidji pour se hisser jusqu’en demi-finale. Des incohérences qui pourraient être, en partie gommées, pour la prochaine Coupe du monde dont le tirage au sort aura lieu, cette fois-ci, un an et demi avant.
L’Australie a perdu son rugby
Jadis place forte du rugby mondial, l’Australie a affiché un bien triste visage sur les pelouses tricolores. Handicapés par des absents de taille, dont le capitaine Will Skelton, les Wallabies ont été éjectés dès les phases de poule, subissant notamment un revers historique face au pays de Galles (40-6). Également défaite par les Fidji (15-22), l’Australie, championne du monde en 1999, est sortie par la petite porte et doit maintenant s’affairer à reconstruire une équipe compétitive avant d’accueillir sur son sol l’édition 2027.
Un arbitrage polémique
Il est de coutume de dire que l’homme en noir a toujours raison sur un terrain de rugby. Un principe qu’il a parfois été difficile de suivre à la lettre au cours de ce Mondial. Notamment au coup de sifflet final du quart de finale France-Afrique du Sud, remporté par les Springboks au terme d’une somptueuse confrontation, hélas ternie par plusieurs décisions litigieuses, souvent en faveur des champions du monde 2019. Au total, World Rugby a décompté cinq erreurs, dont trois au profit de l’Afrique du Sud.
On peut également citer la finale samedi soir, arbitrée par l’Anglais Waynes Barnes, et qui n’a pas fait exception. Au cours de ce choc opposant la Nouvelle-Zélande à l’Afrique du Sud, le capitaine néo-zélandais Sam Cane a été exclu en première mi-temps après un plaquage haut sur le centre sud-africain Jesse Kriel, tandis que le Sud-africain Siya Kolisi n’a lui écopé que d’un carton jaune pour une action similaire. Aussi, la charge avec le coude du deuxième ligne Eben Etzebeth sur un joueur adverse n’a même pas été revue par la vidéo. Des décisions qui animent les critiques sur l’arbitrage durant ce Mondial.
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