Au lendemain de l’élimination du XV de Trèfle face aux All Blacks en quart de finale, les journaux irlandais ne cachent pas leur tristesse. L’équipe de Jonathan Sexton a laissé filer son rêve de devenir championne du monde.
Toute l’Irlande se réveille avec la gueule de bois ce dimanche. Premier au classement mondial et favori annoncé la Coupe du monde, le XV du Trèfle est tombé de très haut face à la Nouvelle-Zélande (24-28), concédant le huitième revers de son histoire en quart de finale. Plus que jamais, tout le peuple vert croyait en sa bonne étoile cette année mais l’aventure s’arrête déjà. Une cruelle désillusion pour la presse irlandaise, encore sous le choc ce matin. «Le plus grand voyage de l’histoire du sport irlandais est terminé. Mais quel voyage ça a été.», écrit The Irish Independant, quotidien référence au pays, qui préfère remercier ses joueurs poussés par des milliers de supporters envahissant le Stade de France. «Nous ne sommes pas déçus par l’équipe irlandaise. Nous sommes déçus pour l’équipe irlandaise. Ils nous ont tellement donné ces dernières années qu’il est impossible de ressentir autre chose que de la fierté, de la sympathie et de la gratitude à leur égard.»
Fier de son équipe nationale, le quotidien n’oublie pas de saluer la performance de son bourreau néo-zélandais, déjà sur sa route il y a quatre ans au Japon. «Ils se sont rapprochés suffisamment pour s’imposer cette fois contre la Nouvelle-Zélande, mais le fait qu’ils se soient battu ne sera qu’une maigre consolation pour ces joueurs. Cela les hantera. Les All Blacks ont présenté un plan et l’ont exécuté avec brio. Ainsi, la série gagnante se termine au pire moment possible et, en vérité, ils ont été battus par la meilleure équipe de la soirée.»
La «misère infernale et éternelle» de Sexton
Impressionnante en phase de poules, L’Irlande endossait le costume de favori pour ce choc au sommet, qui a offert un match de légende. Mais la pièce n’est pas tombée de son côté, une fois de plus. «Le rêve est mort», «un crève-cœur» peut-on lire en une de la presse tandis que The Irish Times se plaint de la performance de l’arbitre anglais de la rencontre, Wayne Barnes. «Il y aura la frustration avec la performance de Wayne Barnes et de son arbitre vidéo Tom Foley décrétant que l’épaule de Richie Mo’unga dans la mâchoire de Bundee Aki ne méritait pas au moins un carton jaune.», écrit le journal même si le XV du Trèfle a évolué 20 minutes à 15 contre 14, les All Blacks concédant deux cartons jaunes.
Au cœur de cette détresse générale, un joueur attire évidemment l’attention : Jonathan Sexton. Le demi d’ouverture et capitaine irlandais de 38 ans, transparent dans le jeu et inefficace au pied, a raté sa sortie. «Johnny Sexton avait l’expression hantée d’un homme qui vient d’être jeté, par un ascenseur express plongeant, dans les entrailles d’une misère infernale et éternelle» poétise froidement The Irish Times. En larmes au coup de sifflet final, l’ancien joueur du Racing symbolise aujourd’hui le chagrin de toute l’Irlande. «Le rugby n’est pas un conte de fées» conclut The Irish Independant. À la poursuite de son rêve, l’île d’Émeraude a vécu un cauchemar qui devrait rester longtemps dans les mémoires.
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