Coupe du monde féminine de rugby : Aurélie Groizeleau, un sifflet tricolore au cœur de la mêlée

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La seule arbitre française retenue pour le Mondial en Angleterre va disputer sa deuxième compétition internationale, en jonglant entre sa carrière sur les terrains et son métier d’agricultrice.

La France à l’honneur. Alors que le XV de France féminin va débuter samedi sa Coupe du monde face à l’Italie, une autre Tricolore est également dans les starting-blocks. Aurélie Groizeleau est en effet la seule arbitre française à officier pendant le Mondial féminin (22 août-27 septembre). Elle fait partie des dix arbitres centrales sélectionnées pour la 10e édition des joutes féminines internationales. «On aborde cette compétition avec beaucoup d’impatience, on a envie d’y être rapidement, confie-t-elle au Figaro. On nous promet une super ambiance, avec beaucoup public… Nous, les arbitres, on est un peu comme les joueuses au final. On ressent cette petite excitation avant de lancer la compétition.»

La native de La Rochelle, âgée de 36 ans, n’est toutefois pas une novice sur la scène internationale. Elle va disputer sa deuxième Coupe du monde après avoir, lors de la précédente édition en Nouvelle-Zélande en 2022, dirigé deux matchs de poules et été arbitre assistante lors de la finale. «J’ai retenu de cette première expérience que c’est long et pas toujours simple. Une compétition comme ça, ce n’est pas linéaire, que ce soit physiquement ou mentalement. Il faut être prête à gérer plusieurs aspects pour être performante, explique-t-elle. Un peu comme les joueuses, on peut avoir des moments un peu euphoriques et des moments où on est aussi un petit peu déçue, que ce soit par nos performances ou par les filles qu’on a arbitrées. Il faut se préparer à ça, à vivre ces différentes émotions, à arriver à les gérer tout en restant concentré. Même pour nous, en tant qu’arbitre, ça reste une compétition.»

De plus en plus, le rugby féminin se rapproche du masculin grâce à la médiatisation. Cela a fait évoluer l’arbitrage du rugby féminin en nous obligeant à augmenter notre niveau

Aurélie Groizeleau

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Aurélie Groizeleau – ancienne internationale à XV et à 7 qui avait dû arrêter sa carrière de joueuse à 20 ans à cause d’une malformation rénale – est désormais habituée au haut niveau et à la pression inhérente aux gros matches, y compris masculins. Elle officie ainsi régulièrement dans le championnat de France, que ce soit en Pro D2 ou en Nationale (3e division), où elle doit s’imposer et se faire respecter par des rugbymen. «Pour moi, un match d’hommes, c’est plus physique. C’est vrai qu’on retrouve davantage de gestes un peu plus brutaux, même si on en voit quand même moins qu’avant, reconnaît-elle. Je pense qu’en termes de statistiques, on a moins de cartons rouges sur des matches féminins que masculins. Mais, sur plein de paramètres, le rugby féminin a évolué avec des qualités de joueuses aussi. Ça nous demande en tant qu’arbitre d’être hyperprécise.» 

Et d’ajouter : «Il y a tout l’aspect médiatisation également. Quand on est dans l’anonymat, au pire, quand l’arbitre se plante, on n’en parle pas. Quand on commence à être vue, on fait partie du grand public et on peut être facilement atteignable par tout le monde. Aujourd’hui, de plus en plus, le rugby féminin se rapproche du masculin grâce à la médiatisation. Cela a fait évoluer l’arbitrage du rugby féminin en nous obligeant à augmenter notre niveau.» Ce qui lui a permis d’intégrer la cellule haute performance de l’arbitrage de la FFR et la LNR, pilotée par Romain Poite et Mathieu Raynal. «On peut anticiper les choses et en discuter. Ils savent ce que l’on va vivre, ils me protègent un peu», sourit-elle.

S’organiser, anticiper, Aurélie Groizeleau a l’habitude de le faire au quotidien, elle qui s’occupe, en plus de son activité d’arbitre internationale, d’un élevage de pigeons en Charente-Maritime. «Il faut être très bien organisé. Cela demande une planification assez importante pour qu’au final, moi aussi, j’arrive à m’y retrouver et que je n’accumule pas trop de fatigue à vouloir faire plaisir à tout le monde. Il faut arriver à trouver un juste équilibre pour que je me sente bien et que mes proches se sentent bien, ce n’est pas toujours très simple, avance-t-elle. Une chose que j’ai apprise avec le temps, c’est que l’équilibre parfait n’existe pas : je ne peux pas faire plaisir à tout le monde en même temps.» 

Pas évident de jongler entre ses différentes casquettes. «Par contre, quand je fais une tâche, je la fais à 100 %. Quand je suis en mode rugby, je suis en mode rugby. Quand je suis en mode maman, je suis en mode maman. J’essaie de faire à 100 % cette tâche-là quand je la fais.» Une vie bien remplie qui a néanmoins évolué depuis l’an dernier puisqu’elle est passée arbitre à 100%. «C’était dur d’être semi-pro dans l’arbitrage quand il y en avait d’autres qui étaient à 100% et qui ne se consacraient qu’à ça. Cela a changé ma vie en termes d’équilibre parce qu’avant j’allais parfois courir à 19h. C’était du temps familial que je consacrais à ma préparation. Là, cela m’a vraiment soulagé mentalement vis-à-vis de mon équilibre familial et professionnel.»

Mon objectif, c’est aussi de donner envie à d’autres jeunes filles ou femmes de venir à l’arbitrage

Aurélie Groizeleau

Récemment, les arbitres femmes ont franchi un cap en officiant lors de matches masculins de très haut niveau. L’Écossaise Hollie Davidson est ainsi devenue, en mai dernier, la première femme à arbitrer la finale de la Challenge Cup entre Bath et Lyon. Et l’Anglaise Sara Cox – qui a déjà arbitré lors de cinq coupes du monde – avait ouvert la voie en étant au sifflet, en septembre 2021, du match Harlequins-Worcester en Premiership. De son côté, Aurélie Groizeleau vise-t-elle une place en Top 14 ? «Ça reste toujours un rêve, c’est le championnat le plus important en France. Mais je sais que le gap est important entre la Pro D2 et le Top 14, ce n’est pas toujours simple, la marche est haute. Maintenant, je vais continuer à travailler et on verra où ça mène. Là, je me consacre pleinement à cette Coupe du monde et on verra ce que me réservent les prochaines saisons.» 

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Les prochaines semaines sont déjà bien balisées avec Canada-Fidji le 23 août, Nouvelle-Zélande-Japon le 31 août et Angleterre-Australie le 6 septembre. En attendant les phases finales. «Je vois cela comme une fierté. Mon objectif, c’est aussi de donner envie à d’autres jeunes filles ou femmes de venir à l’arbitrage, de montrer qu’on peut faire carrière dans l’arbitrage, qu’il y a de la place pour ça.»

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