A quoi ça tient, d’arbitrer une demi-finale de Top 14 de rugby ? À un crampon, pour Romain Friand. Celui chaussant le pied d’un coéquipier de l’US Tyrosse, suspecté de s’être appuyé sur un mollet biterrois, dans les arrêts de jeu d’un match d’accession en Pro D2 disputé le dimanche 19 juin 2011.
Sanctionnée d’une pénalité retournée contre les Tyrossais par l’arbitre, Cédric Marchat, sur une alerte du juge de touche, cette semelle avait plombé les espoirs du club landais de retrouver le haut niveau. « Plutôt que de râler contre l’arbitrage, d’avoir des regrets, j’ai voulu m’y coller pour comprendre comment on avait pu en arriver là », se souvient Adrien Marbot.
Aujourd’hui appelé comme arbitre de champ du match que l’Union Bordeaux-Bègles et le Stade Rochelais disputeront dans le stade Anoeta de Saint-Sébastien, l’après-midi de ce samedi 10 juin, ce Landais de 40 ans avait commencé à jouer du sifflet voilà onze saisons. Tout en continuant de porter le maillot à la Fougère jusqu’en 2014 – au poste de trois-quarts centre, après avoir occupé l’aile de la troisième ligne – il avait alors pu s’exercer dans les divisions inférieures pour obtenir ses diplômes fédéraux.
Reconversion
« Il y a trop peu d’anciens joueurs qui se mettent à l’arbitrage. C’est bien dommage, on comprend mieux la réaction de certains joueurs quand on a pratiqué », note Adrien Marbot. Cette reconversion, « un bon moyen de continuer à courir », lui avait permis de satisfaire son « envie de rester dans le rugby » ; au-delà d’une pratique maintenue avec les équipes “folklo” des Pibalous et des Lagagnous. Surfeur et passionné de glisse, il n’aurait jamais songé à prendre en main une équipe, confie-t-il : « Entraîner, cela m’aurait trop rappelé le travail. »
Adrien Marbot reste en effet salarié de l’Éducation nationale, rattaché au collège d’Albret de Dax suite à un début de carrière dans l’Académie de Créteil. « Grâce à mes collègues et à notre chef d’établissement, on a réussi à s’organiser pour que je sois libre le vendredi », explique le professeur d’éducation physique. « Un passage à 80 % » est envisagé pour la prochaine rentrée scolaire, l’enseignant ne souhaitant pas « faire de l’arbitrage un métier ».
« Il y a trop peu d’anciens joueurs qui se mettent à l’arbitrage. C’est bien dommage, on comprend mieux la réaction de certains joueurs quand on a pratiqué »
Arbitre de Top 14 depuis 2021, après avoir affirmé ses compétences en Pro D2 durant les deux saisons précédentes, Adrien Marbot fait partie de la trentaine d’hommes habilités à juger les oppositions de la Ligue professionnelle de rugby. Défrayé « 600 euros comme arbitre de champ et 200 euros comme arbitre de touche », le Tyrossais sait qu’approcher les 41 ans ne lui permet plus d’envisager être convoqué pour des rencontres internationales.
Âge et haut niveau
Malgré de premières feuilles de matches, cette saison, en Coupe d’Europe, le Tyrossais a déjà tiré un trait sur une participation aux prochaines Coupes du monde. « Pour moi, c’est déjà inespéré. Je m’étais dit qu’arbitrer de la Fédérale 1, la division dans laquelle j’ai joué, ça serait déjà pas mal. »
Quelques saisons à évoluer comme arbitre de rugby dans les deux divisions professionnelles lui restent ainsi promises, avec un âge limite fixé à 45 ans. « Quand je vois le gabarit de certains joueurs de Top 14, c’est certain que je n’aimerais pas avoir à me retrouver en face pour les plaquer. » Touché par « la personnalité de certains joueurs », Adrien Marbot se garde bien de le faire savoir sur le terrain.
« Quand j’arbitre, je ne vois que des couleurs, pas des clubs », assure le Tyrossais. Sa personnalité lui a fait accepter la charge de sa mission et le travail qui va avec, fait de matches, de longs voyages, de séances vidéos, de préparation physique et de rapports. « C’est certain qu’arbitrer, c’est ingrat. Tout le monde n’accepte pas d’être remis en cause, d’essuyer des critiques. »
À chaque rencontre, il cherche à illustrer sur le terrain la définition qu’il donne du bon arbitre. « C’est quelqu’un qui doit être précis dans ses décisions, qui doit savoir expliquer son choix. Il n’est pas là pour se mettre en avant, faire la star. L’arbitre doit permettre que le jeu se déroule, dans le respect des règles et en faisant tout pour que la sécurité des joueurs soit assurée. »
Ce dernier point, Adrien Marbot y attache une importance particulière. Le dimanche 9 décembre 2018, le sort l’avait fait arbitrer un match à Bègles au cours duquel Nicolas Chauvin, rugbyman espoir du Stade Français, allait perdre la vie. « Cela devient dur d’entendre dans un vestiaire une phrase du genre ‘‘on va les tuer’’.»
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