28 ans. Près de trois décennies ont passé et pourtant, le souvenir de cette demi-finale de Coupe du monde entre l’Afrique du Sud et la France hante toujours les protagonistes de l’époque comme les supporters français.
La raison ? Une défaite 19-15 sujette aux très nombreuses polémiques suite à l’arbitrage de Derek Bevan qui avait accordé un essai plus que litigieux aux Sud-Africains et surtout avait refusé deux essais qui semblaient tout faits pour les Bleus, dont celui d’Abdelatif Benazzi dans les derniers instants du match.
« Je me rappelle de tout, comme si c’était hier »
A la retraite depuis 2019 et désormais installé à Swansea, dans son pays de Galles natal, l’arbitre international a accepté pour La Montagne de revenir sur cette rencontre.
« Cette journée du 17 juin 1995, je m’en rappelle comme si c’était hier. Je me rappelle de tous les détails autour de la rencontre. De cette pluie incroyable, de la proposition de l’organisation de faire voler quatre hélicoptères au dessus du terrain pour faire évacuer l’eau et de la discussion avec les sélectionneurs avant le match. Pierre Berbezier, le sélectionneur voulait jouer », explique l’arbitre qui avait aussi officié lors du match d’ouverture qui opposait l’Afrique du Sud à l’Australie.
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Arbitre de la cérémonie d’ouverture en 1995
« Cette Coupe du monde était spéciale. La cérémonie, la rencontre avec Nelson Mandela et l’ambiance dans les stades… C’était vraiment un moment à part. On était au-delà du simple rugby », poursuit Derek Bevan qui refuse en revanche de parler « de victoire arranger pour favoriser l’Afrique du Sud à domicile ».
« Il faut bien s’imaginer les conditions d’arbitrage de l’époque. Sur le terrain, on est seul, sans aucune image pour aider. L’essai refusé en fin de match ? J’ai toujours la conviction profonde que Benazzi n’aplatit pas. Vous n’imaginez pas combien de fois j’ai revu les images du match à la télévision mais aucune ne permet d’y voir clair. Je sais qu’en France, ça ne va pas vous plaire mais l’essai n’y était pas. En tout cas, rien ne démontre que le ballon a franchi la ligne. »
Derek Bevan, à droite, fait désormais des interventions auprès d’associations pour parler arbitrage.
Après cette décision qui a fait couler beaucoup d’encre et qui reste encore un traumatisme pour la majorité des joueurs français présents su le terrain, l’arbitre a reçu plusieurs lettres de supporters à son domicile.
« Je parlais mal français alors je les ai faites traduire mais j’avais bien saisi l’idée générale… Aucun joueur français ne m’a rappelé cette demi-finale. Pourtant, j’en ai recroisés beaucoup à la suite de ma carrière, notamment lorsque j’étais TMO en coupe d’Europe. J’ai beaucoup d’estime et de respect pour chacun d’eux », confie Derek Bevan, arbitre la finale de Hcup remporté par le CA Brive en 1997 qui a ensuite longtemps mentor de Nigel Owens qui suivra devant sa télévision le quart de finale entre les Bleus et l’Afrique du Sud, ce dimanche soir 21 heures.
Benjamin Pommier
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