Il était au sifflet du derby de préparation Biarritz – Bayonne ce samedi 24 août, qui a vu la victoire de l’Aviron (5-42) avant la reprise des championnats de Pro D2 et de Top 14. Comme un avant-goût de ce qui attend Evan Urruzmendi dans cette saison 2024/2025. Et pour cause : deux ans après avoir démarré en Pro D2, l’arbitre, originaire de Saint-Jean-de-Luz et licencié à Hendaye, va faire ses grands débuts en Top 14. La date est déjà connue : le samedi 14 septembre, Toulon – Castres au stade Mayol dans le Var (14h30). Pour France Bleu Pays Basque, il revient sur ce parcours fulgurant.
France Bleu Pays Basque : Arbitrer le derby Biarritz-Bayonne quand on est originaire d’ici, ça devait être spécial ?
Evan Urruzmendi : En tant que Basque, c’était un honneur d’être désigné sur ce derby. Je n’ai pas les statistiques, depuis les années professionnelles, mais il n’y a sûrement pas eu beaucoup d’arbitres originaires d’ici à diriger cette rencontre, ou même peut-être aucun. C’était un sentiment de fierté et j’étais vraiment impatient d’y être. Le stade Aguiléra était plein, les Rouge et Blanc mélangés au Bleu et Blanc dans une ambiance, un respect et une belle ferveur. C’était réellement beau à voir. Mes amis et ma famille étaient présents. C’est un moment que je n’oublierai pas. C’est aussi ça le derby. C’est exactement un moment de partage, même si le derby basque n’est jamais complètement amical. Ça s’est bien envoyé sur le terrain, il y a eu de bons impacts et de la qualité dans le jeu pour les deux équipes, que ce soit en conquête ou sur des contre-attaques. Je souhaite bien évidemment aux deux clubs une bonne saison et d’aller le plus loin possible.
Vous vous apprêtez à arbitrer un premier match de Top 14, deux ans après vos débuts dans le monde pro, c’est quand même une ascension fulgurante. Comment vivez-vous cela ? C’est aussi la récompense de deux ans de travail ?
Je suis très heureux de cette nouvelle. C’est encourageant et motivant ! C’est la récompense d’années de travail et de ces deux dernières années en Pro D2, très intenses et enrichissantes, qui m’ont mené également sur quelques matchs de coupe d’Europe en tant qu’assistant. J’ai 28 ans, effectivement, c’est un parcours relativement rapide quand on sait qu’en France, on commence au niveau régional et que l’on ne peut monter que d’une division, chaque saison.
Toulon – Castres pour démarrer en Top 14, c’est un sacré test ! Pas le contexte le plus facile dans une ambiance toujours bouillante à Mayol…
Je crois qu’il n’y a aucun match facile dans le rugby, quel que soit le niveau et surtout en Top 14/Pro D2. Quand on voit les classements de la saison passée, c’est très serré et chaque équipe peut gagner chez n’importe quel adversaire. Ça nous oblige à être rigoureux sur chaque sortie. Après, oui, Toulon, c’est une atmosphère vraiment spéciale, un stade mythique. Il faudra donc absorber la pression de cette première rencontre et se mettre direct dans le bain pour faire une bonne performance.
Quel a été le message adressé par les cadres de l’arbitrage pour vous justifier cela ?
Ils m’ont dit qu’ils me faisaient confiance. Qu’il ne fallait rien changer ou inventer, tout en continuant de travailler.
Quand vous regardez dans le rétroviseur, qu’avez-vous appris de ces deux ans ? Votre manière d’arbitrer, d’aborder les matchs ou le contact avec les joueurs a changé depuis le passage dans le monde professionnel ?
C’est drôle, car j’ai revu mon premier match de Pro D2, il y a quelques semaines. J’avais certainement l’envie de voir l’évolution. Effectivement, j’ai pris en maturité, mais aussi, j’ai évolué techniquement et physiquement. J’ai gagné en précision sur la préparation des rencontres et la gestion de la pression. De toute façon, il n’y a pas de secret, plus on arbitre, plus on prend de l’expérience. J’essaie toujours d’être dans le dialogue avec les joueurs. Le cadre s’impose assez naturellement et je pense pouvoir dire que le contact avec les joueurs est bon. Tout en restant moi-même, justement, cette relation, je ne veux pas qu’elle change !
Aujourd’hui, ce sont de nouveaux horizons qui s’ouvrent à vous, comment vivez-vous cela ?
Je me sens privilégié d’atteindre la plus haute division française, et en même temps reconnaissant envers les personnes qui m’ont aidé, coaché et supervisé pour en arriver là. J’ai hâte maintenant de découvrir ces nouveaux horizons.
Arbitrer en Top 14, c’est différent ? Cela demande-t-il des choses différentes ?
La médiatisation du Top 14 est plus importante, c’est un fait, c’est une autre gestion Le jeu est plus rapide, les joueurs vont de plus en plus vite, il faut donc être plus réactif dans l’analyse, même si les fondamentaux de l’arbitrage restent les mêmes.
Comment s’organise votre quotidien et vos semaines ?
Mon activité professionnelle est consacrée 100% à l’arbitrage. Cela me permet de me préparer et de récupérer au mieux tout au long de la saison. La semaine débute par un briefing avec mon équipe (arbitres de touches/vidéo) afin de préparer le prochain match. Puis j’échange avec les managers/coachs des clubs que je vais arbitrer. J’analyse le jeu des équipes en visionnant les images des matchs précédents et j’étudie leur data. Je m’entraîne quotidiennement : cardio, course, étirements, renforcement musculaire et récupération.
Les déplacements pour se rendre sur les lieux des matchs, en France comme à l’étranger, prennent du temps, souvent, il faut partir la veille et revenir le lendemain du match, soit trois jours. Après la rencontre, je la visionne pour analyser ma performance, pour ensuite débriefer avec mon équipe (assistant & arbitre vidéo), ainsi que mon superviseur de la rencontre. Je m’entretiens de nouveau avec les deux managers/coachs des clubs, afin qu’ils puissent, s’ils le souhaitent, relever des actions. C’est toujours l’occasion de discuter, à froid, de potentiels points de désaccord. Pour eux, d’apprendre à mieux comprendre notre arbitrage et, de notre côté, à être plus proche du jeu et de ses techniciens.
Vous êtes-vous fixé des objectifs ? Combien de match de Top 14 cette saison, et pourquoi pas l’international ?
Je suis impatient de faire ce premier match de Top 14, mais l’importance est sur le long terme. Sans brûler les étapes, avoir des fondations solides reste ma priorité. Si j’en ai les capacités, bien sûr, je pourrai ambitionner plus haut, mais je dois aussi grandir en tant qu’arbitre de Top 14/Pro D2. Le nombre de matchs dans l’élite dépendra de la performance des premiers !
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