Pour la première fois de sa carrière, Ludovic Cayre va diriger une finale de Top 14. La FFR l’a choisi pour arbitrer vendredi 28 juin lors de Toulouse–Bordeaux au stade Vélodrome de Marseille. Une belle récompense pour celui qui s’est dirigé vers l’arbitrage à 17 ans.
Carrière de joueur brisé
Pour Ludovic Cayre, le rugby représente avant tout une passion. Très jeune, il a commencé à tâter le ballon ovale. Mais le sort, terrible, s’est abattu sur lui, alors qu’il n’est âgé que de 15 ans à peine. Après un mauvais plaquage, il subit une grave blessure aux cervicales.
Sa convalescence a duré près d’un an. Celui qui avait choisi le poste de demi d’ouverture pensait pouvoir reprendre sa carrière. Le verdict des médecins, lui, fut implacable : joueur de rugby, c’est terminé pour Ludovic Cayre. À cet âge-là, c’est forcément très dur à avaler.
Arbitre dès l’âge de 17 ans
Mais pour Ludovic Cayre, originaire de Duras dans le Lot-et-Garonne, impossible de faire une croix sur le rugby. La solution, il la trouve assez vite. Devenir arbitre. Il se lance dans cette vocation à 17 ans à peine.
« Je ne pouvais pas imaginer une vie sans rugby. L’interdiction formelle de rejouer des médecins m’a finalement conduit vers l’arbitrage. J’étais toutefois bien loin de m’imaginer que j’arbitrerai un jour la finale du Top 14 », confesse-t-il auprès de la FFR.
Très vite, « le Petit », comme le surnommait son mentor Patrick Péchambert, a gravi les échelons. Après 3 ans en Fédérale 3, un en Fédérale 2, il fait ses premiers pas en Pro D2 en 2015 à seulement 26 ans. En 2016, Cayre a l’honneur d’être 5e arbitre de France-Irlande du Tournoi des 6 Nations. Le Top 14 arrivera lors de la saison 2017-2018. Une sacrée évolution.
Calme et réservé
Arbitre du comité Périgord-Agenais, professionnel depuis plusieurs années, Ludovic Cayre n’est pas le plus expansif. « C’est quelqu’un de très réservé, très calme, mais aussi très factuel », indique à Actu Rugby Franck Maciello, le patron de la Direction Nationale de l’Arbitrage (DNA).
« Il est très apprécié dans le monde de l’arbitrage, notamment de par sa discrétion. Il ne cherche qu’à se mettre au service du jeu et de ses acteurs », poursuit celui qui compte 1 finale de Top 14 à son actif (en 2007).
« Un choix logique »
À 35 ans, Ludovic Cayre va donc connaître cet immense privilège d’arbitrer une finale de Top14, succédant ainsi à Tual Trainini. « C’est un choix logique pour moi car Ludovic montre une certaine régularité depuis plusieurs saisons. C’est une personne solide, très cartésienne, qui mérite cette désignation tant convoitée », appuie Maciello.
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Cayre est aussi le symbole de cette nouvelle génération d’arbitres qu’a tant besoin le rugby français. « Cela fait partie des jeunes arbitres, et aussi de la politique que j’ai choisie depuis mon arrivée. Nous avons permis à de nombreux arbitres de Top 14 à prétendre à ce genre de désignations. C’est une petite fierté personnelle d’avoir réussi ce pari », se réjouit Maciello.
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