ENTRETIEN. Coupe du monde de rugby 2023 : « Inoubliable ! » Pierre Brousset, l’un des seuls arbitres français de la compétition, raconte son Mondial

, ENTRETIEN. Coupe du monde de rugby 2023 : « Inoubliable ! » Pierre Brousset, l’un des seuls arbitres français de la compétition, raconte son Mondial

l’essentiel De retour sur les terrains du Top 14 lors de Perpignan-Toulon samedi 4 novembre, après cinq mois sans arbitrer au centre, le Rieumois (34 ans) revient sur sa Coupe du monde, avec sept matchs à la touche dont le quart de finale Angleterre-Fidji.

Que retenez-vous de votre première Coupe du monde ?

C’était une formidable expérience avec beaucoup de joie, de passion, des magnifiques stades remplis avec une atmosphère incroyable quel que soit le match. Ensuite, au niveau professionnel, c’est également une expérience inoubliable qui me servira dans le futur dans ma carrière personnelle. L’exigence du haut niveau met le doigt sur l’importance de toutes les décisions puisqu’on a pu voir qu’il y avait eu des débats à droite à gauche. Et j’en garde une satisfaction personnelle en termes de performances. Avoir la chance d’officier sur un quart de finale (Angleterre – Fidji, NDLR), c’est la récompense d’un bon travail durant la Coupe du monde. Et c’était beaucoup de joie de pouvoir partager ça avec Mathieu (Raynal, seul Français au centre qu’il a assisté à quatre reprises, NDLR).

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Quel est votre meilleur souvenir ?

Tous les matchs étaient particuliers. Soit en termes d’atmosphère, d’émotions pour ma part, d’importance comme le quart de finale puisque c’est du « one shot » et qu’il faut être encore plus précis que sur les autres. Finir les matchs de poules à Toulouse (Fidji – Portugal, NDLR), à la « maison », c’était bien. Il y avait beaucoup de gens de ma famille, de mon village, donc cela faisait bizarre de les croiser autour d’une rencontre de Coupe du monde. Mais après, si je dois en retenir un, je vais dire Angleterre – Argentine. C’était le premier, à Marseille, l’ambiance était top. La journée avait été un peu longue car nous avions hâte de commencer cette Coupe du monde. C’est vraiment ce qui m’a permis de rentrer dans le bain et la performance de ce match m’a permis d’avoir de la confiance pour la suite de la compétition. Après, ça a déroulé.

Allez-vous désormais viser la prochaine Coupe du monde au centre ?

Quatre ans, c’est à la fois court et long. Là, le prochain objectif, c’est de rebasculer rapidement en tant qu’arbitre de centre, d’être efficace, précis, et de bien performer le plus tôt possible avant la Coupe d’Europe et d’y confirmer. Et à partir de là, se lancer d’autres objectifs : postuler au centre le plus rapidement possible sur les matchs de tier 1 (la première division, NDLR) en fonction des opportunités que j’aurai. Il va peut-être y avoir un nouveau cycle, s’il y a un wagon à prendre, il faut être prêt à le prendre en fonction des opportunités.

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« S’il y a un wagon à prendre, il faut être prêt en fonction des opportunités »

Les polémiques autour de l’arbitrage n’ont-elles pas été trop difficiles à vivre de l’intérieur ?

Vous savez, les polémiques font partie de notre rôle d’arbitre. Nous sommes habitués et nous savons très bien que quoi qu’il arrive, quand les matchs couperets arrivent, il y aura 50 % de gens satisfaits et 50 % de déçus. Nous essayons d’avancer avec ça en nous posant les bonnes questions, tout simplement. Avec à chaque fois une remise en question des performances individuelles et d’équipe. Comme les joueurs sur le terrain, une performance peut être plus ou moins aboutie et il faut juste trouver les raisons. Le sport de haut niveau demande d’être exigeant envers soi-même pour s’améliorer au fil des rencontres en sachant que le match parfait ne peut pas exister.

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En tant qu’arbitre français, comment se positionne-t-on sur le quart des Bleus qui a tant fait parler ? Est-ce ambivalent ?

Pas pour moi. Je connais la fonction de l’arbitre, les difficultés qu’il peut y avoir autour et en fait, je ne juge pas la performance du collègue car je n’ai pas à le faire. Et ce que je retiendrais avant tout, c’est le nombre de points que les Français ont laissé en route ou donné à l’adversaire. Ce n’est pas à moi d’en juger mais si on reste objectif, sur ce match-là, les Français ont fait plus d’erreurs que l’arbitre.

Pourquoi a-t-on autant polémiqué au sujet de l’arbitrage ?

Je pense que la problématique de toutes les polémiques, c’est aussi la méconnaissance du grand public des process des arbitres. Il y a certaines actions sur lesquelles un arbitre ne peut pas revenir. Les décisions « techniques », c’est l’œil de l’arbitre à vitesse réelle. Et malheureusement, les ralentis vont des fois contredire la vision que l’arbitre a eue en raison de différents facteurs dont le placement. Prendre une décision en temps réel est plus compliqué qu’après trois ralentis. Et on ne peut pas revenir dessus, sinon il faut faire arbitrer des robots ce qui n’est pas possible.

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Quid de l’arbitre vidéo ?

Il n’est pas autorisé à intervenir sur toutes les situations […] S’il n’a pas, avec les ralentis qu’il a disposition, d’image claire qui va contredire la décision de l’arbitre, il ne va pas faire un appel vidéo juste pour satisfaire le grand public.

Quel est votre avis sur le bunker ?

Il y a deux sentiments. C’est bien dans le sens où cela permet d’aller plus vite et il y a moins de responsabilités quand il y a une grosse décision. Nous avons moins la pression et nous pouvons nous contenter d’un jaune dans un premier temps. Mais d’un autre côté, on perd le leadership. Et si la décision doit changer, on peut avoir quelque chose qui nous échappe. Si nous n’étions pas convaincus que c’était un rouge et que cela le devient, cela peut nous perturber. Mais n’étant pas arbitre de centre, je ne l’ai pas vécu de cette façon-là.

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