ENTRETIEN.  » Le rugby amateur fait partie de ma culture « , clame Philippe Sella, parrain des Trophées du rugby amateur 2023 dans le Lot-et-Garonne

, ENTRETIEN.  » Le rugby amateur fait partie de ma culture « , clame Philippe Sella, parrain des Trophées du rugby amateur 2023 dans le Lot-et-Garonne

l’essentiel Ce soir à Boé se tient la cérémonie des Trophées du rugby amateur du Lot-et-Garonne. Une soirée parrainée par Philippe Sella. Il nous explique son lien avec « le rugby d’en bas ».

Quels sont vos souvenirs du rugby amateur ?

Mes débuts à Clairac forcément, un club qui n’existe malheureusement plus aujourd’hui. J’ai commencé à 12 ans, avec un éducateur que j’ai toujours plaisir à revoir, Vincent Millan. J’ai suivi les traces de mon papa, qui a joué jusqu’à 42 ans. Et j’ai une émotion particulière en repensant à ces années-là car j’ai eu la chance de jouer une paire de matches avec lui, alors que j’étais encore cadet ! Avec l’âge, il jouait pilier (rires). Mais quel plaisir… Comme tous mes souvenirs de ces années cadets à Clairac, et ce match de championnat de France contre Gujan-Mestras. On nous avait dit de nous méfier de leur arrière, un certain Patrice Lagisquet…

Le rugby amateur, vous l’avez aussi connu au SUA.

À 18 ans, j’arrive au SUA en juniors Reichel. L’année suivante, en 1981, mon entraîneur Jean-Louis Berniès explique à celui de l’équipe première, René Bénésis, qu’il a jeune prometteur dans ses rangs. Et que s’il le sélectionne, lui ne le reverra plus en juniors. C’est ce qu’il s’est passé… De 1981 à 1996.

Un rugby de haut niveau qui n’a plus rien à voir avec celui d’aujourd’hui. Comment le viviez-vous à l’époque ?

Ça a beaucoup changé. Au début, je menais mes études à Bordeaux, au Creps. Donc je m’entraînais là-bas avec l’équipe universitaire. Je ne pouvais m’entraîner avec Agen que le jeudi soir. Et encore, c’est quand il n’y avait pas de match universitaire ! Quand je suis rentré dans l’enseignement et que j’ai eu un poste à Agen, c’était plus simple. Mais nous n’avions que trois entraînements par semaine : un de récupération, un de physique et une mise en place. C’est tout. Après, on s’entraînait individuellement. Ce que les agriculteurs faisaient tous les jours dans leur métier !

En 1995, le rugby professionnel apparaît. Comment l’aviez-vous vécu ?

On a senti la vague du changement lors de la Coupe du monde 1995 en Afrique du Sud. Là-bas, il y avait déjà une réelle implication dans ce sport. De mon côté, le rugby pro est vraiment arrivé lors de la saison 1996-1997, lorsque j’ai rejoint les Saracens. C’était une belle opportunité de le vivre et de découvrir autre chose avec ma famille. On est passé d’Agen même à une ville de 10 millions d’habitants ! J’ai passé deux ans à Londres où j’ai fait de belles rencontres. C’était le début du professionnalisme, et on pouvait se consacrer à 100 % au rugby. Un plaisir pour un passionné comme moi.

Rugby amateur et professionnel sont-ils très différents ?

Au rugby amateur, tu t’engages aussi. Mais il y a plus de distance avec le club. Mais reste cet esprit de camaraderie qui doit être primordial quelle que soit l’équipe. J’ai adoré ma période amateur. C’est la passion avant tout, l’attachement au club. Je me souviens me balader en mobylette, à Bourran mon village, avec mon drapeau bleu et blanc. Jouer pour le SUA était mon rêve. La passion du rugby doit être le lien entre pro et amateur.

Qu’est-ce que vous évoque aujourd’hui le rugby amateur ?

Un sport qui rassemble dans les villes et les villages. C’était vrai avant, c’est vrai maintenant. Et je suis certain que ça le sera dans l’avenir. Les règles sont difficiles, il y a des petits, des costauds, des minces. Mais tout le monde se retrouve autour de ce ballon ovale. C’est aussi le plaisir de joueur pour son club, pour son clocher. Je n’oublierai jamais d’avoir porté les couleurs de Clairac. Je lis le journal pour suivre les résultats des clubs amateurs. Le rugby amateur fait partie de ma culture.

Vous avez aussi un attachement particulier à la formation.

S’il n’y avait pas toutes ces écoles de rugby, tous ces clubs amateurs, on n’aurait pas des dizaines et des dizaines de joueurs au niveau professionnel. Ils arrivent tous de terrains comme ceux d’Aiguillon, Sainte-Livrade, Nérac, Layac, etc. Et même si tous ne finiront pas professionnels, s’ils ont la passion, ils doivent continuer de jouer. Trouver cet espace de jeu où s’épanouir avec leurs coéquipiers, leurs familles et leurs supporters.

Vous répondez très souvent aux sollicitations des écoles de rugby. Pourquoi ?

J’essaye de jongler avec mes petits-enfants, car la famille est très importante pour moi. Mais quand on me sollicite, c’est un plaisir. Et je ressens un plaisir partagé quand je suis au bord des terrains. Je vois des sourires. Je suis parfois un peu timide, mais j’y ai toujours des échanges fraternels. Comme si on se connaissait toujours. Le ballon y est pour beaucoup…

Le rugby, comme d’autres disciplines, souffre d’un manque d’arbitres. Or leur rôle est très important. Pourquoi ?

Tout simplement car on ne peut pas jouer sans arbitre. Il fait partie de l’ensemble des acteurs d’un match de rugby. On peut ne pas être d’accord avec ses décisions, mais le respect doit être central. Son rôle n’est vraiment pas facile, seul face à 30 personnes. Aussi, au football par exemple, il n’y a pas d’amas de joueurs, donc on voit toujours le ballon. Au rugby, plein d’actions agglutinent les joueurs. Et l’arbitre doit prendre une décision rapidement. Il peut se tromper. Et alors ? Les joueurs ne se trompent-ils jamais ? Leur rôle est donc essentiel et même valorisant à mon sens. Pour en attirer de nouveaux, peut-être faudrait-il faire plus de communication autour de l’apprentissage de l’arbitrage, aujourd’hui plus méconnu que celui de joueur. Cela pourrait intéresser des filles et des garçons qui, pour diverses raisons, ne peuvent pas jouer au rugby.

Ce post a été choisi par toute l’équipe unar.fr en ligne parce que ce dernier figurait dans les interfaces d’un blog consacré au thème « Arbitres de Rugby ». unar.fr est une plateforme d’information qui compile de multiples journaux publiés sur le net dont la thématique principale est « Arbitres de Rugby ». Ce post est rendu de la façon la plus complète qui soit. Si vous souhaitez apporter quelques explications concernant le sujet « Arbitres de Rugby », vous êtes libre de discuter avec notre rédaction. Sous peu, on lancera d’autres renseignements pertinents autour du sujet « Arbitres de Rugby ». Cela dit, visitez de façon régulière notre site.