« Nous sommes prêts à battre des records de fréquentation, d’audience et d’engagement. Ce sera la plus grande célébration mondiale des femmes que nous ayons jamais connue ». Avant même que le coup d’envoi de la Coupe du monde féminine de rugby ne soit tapé, ce vendredi 22 août, la directrice générale de l’événement, Sarah Massey, annonçait que cette 10e édition serait, au-delà de l’aspect sportif, une grande réussite. Au total, 375 000 des 470 000 billets disponibles avaient déjà, avant le premier match, trouvé preneur, soit trois fois plus qu’en 2022.

Un engouement pour le rugby féminin qui monte depuis quelques années, notamment depuis la coupe du monde de 2014, disputée en France, qui « fait passer le rugby féminin de l’ombre à la lumière », écrivent Isabelle Collombat et Sophie Bouxom, dans « Combattantes. Rugby, une histoire de femmes ».

Une tendance qui se ressent donc en France, mais aussi plus localement, dans le Gers, comme en témoigne le succès de l’événement du 31 mai : plus de 5 000 spectateurs étaient présents à Auch pour les finales de championnat de France de toutes les catégories féminines.

Des licenciées en hausse

Et cet intérêt pour le rugby féminin se voit aussi sur le terrain. En 2024, près de 48 000 joueuses étaient licenciées par la Fédération française de rugby, une hausse de 20 % par rapport à l’année précédente. Cette augmentation était, pour la même année, de 22 % pour les joueuses gersoises.

Sur les 30 dernières années, le nombre de licenciées dans le Gers ne cesse de grandir, que ce soit pour les seniors ou pour les jeunes joueuses de l’école de rugby, même s’il est encore loin de celui des hommes (3 513 joueurs en 2023). Entre la saison 1994-1995 et celle de 2024-2025, le nombre de joueuses gersoises a été multiplié par cinq. Elles étaient 27 seniors il y a 30 ans, contre 125 l’année dernière. Le pic a été atteint la saison 2023-2024 avec 171 licenciées de plus de 18 ans.

Du côté des cadettes, le nombre de jeunes joueuses n’a jamais été aussi élevé que la saison dernière : elles étaient 291 contre 51 en 1994.

Cette hausse du nombre de filles dans les effectifs des clubs est aussi visible dans les écoles de rugby (les équipes peuvent être mixtes jusqu’au niveau minimes). Ainsi, en 2022, elles n’étaient que 3 fillettes de moins de 6 ans à avoir une licence. L’année dernière, elles étaient 35. En 2025, 211 joueuses de moins de 15 ans étaient comptées par le comité départemental de rugby, contre 77 en 2022.

Et le nombre de joueuses augmentant, des équipes se créent et se développent, avec une volonté du comité, de « pérenniser les équipes seniors pour assurer la continuité des cadettes ». Ainsi, cette saison, le Gers pourrait compter une dizaine d’équipes féminines en compétition, dont cinq équipes séniors – RC Auch à XV et RS Mauvezin, US Plaisance, Masseube XV et US Montréal (à confirmer) à X – et cinq groupes de cadettes – RC Auch et AGS à XV ainsi que SA Condom, AS Fleurance et l’EAB à X.

Le comité départemental travaille également au développement d’équipes minimes féminines dans le Gers (il existe une équipe de moins de 15 ans à l’AGS) afin de permettre aux adolescentes de jouer entre filles, d’augmenter leur temps de jeu et, ainsi, d’éviter la fuite précoce des joueuses vers d’autres sports ou ligues.

Enfin, il ne faut pas oublier les 137 femmes qui s’investissent avec une licence dirigeante, les nombreuses bénévoles ainsi que les arbitres, qui, sur et hors des terrains, renforcent la place des femmes dans le monde de l’Ovalie.