L’ancien arbitre international de rugby Nigel Owens s’est exprimé sur son orientation sexuelle, lors d’un podcast, ce jeudi 16 avril. Il est notamment revenu sur les propos tenus par Israel Folau, joueur de rugby australien, en 2018 sur les personnes homosexuelles.
L’homosexualité est un tabou dans le sport masculin de haut niveau et Nigel Owens n’a pas hésité à le briser en 2007, lorsqu’il a été le premier arbitre professionnel à faire son coming out. Dans le podcast A Load of BS on Sports, le Gallois a été interrogé par Dan Biggar, ce jeudi 16 avril.
« L’enfer les attend »
Il est revenu sur le post Instagram de Israel Folau en 2018, où le joueur de rugby australien a affirmé que « l’enfer attend » les homosexuels. Son contrat a ensuite été résilié par Rugby Australia et Folau joue actuellement au Japon, précise La Dépêche.
« Il doit comprendre que lorsqu’on occupe une position d’influence comme la sienne, publier de tels propos peut détruire des vies », explique Owens. Il utilise un exemple pour illustrer ses propos : « Imaginez un jeune garçon, qui se débat avec son identité, et qui voit un athlète mondialement connu affirmer que, parce qu’il est gay, il ira en enfer. Imaginez l’impact ».
Le Gallois démontre que ce discours, tenu par des personnes avec une certaine notoriété, peut avoir un impact non négligeable : « Des propos comme ceux-là, tenus à mon époque par d’autres, m’ont conduit à un point où j’étais à 20 minutes de ne plus être en vie » confie-t-il.
« C’est quelque chose dont on ne m’avait jamais parlé »
Si, pour beaucoup d’arbitres, chaque match est un enfer, Owens, qui a pourtant officié lors de la finale de la Coupe du monde 2015, avoue qu’affronter ses tourments personnels était une plus grande épreuve que subir la pression d’un match mondial.
Il revient sur son adolescence, et son éducation, qui auraient pu être à l’origine des problèmes qu’il a rencontrés par la suite : troubles alimentaires, dépendance aux stéroïdes, alcoolisme et une tentative de suicide.
« J’ai grandi dans les années 70, dans un environnement très conservateur. Je suis allé à l’école du dimanche, à la chapelle. J’ai dit à ma mère que je me marierais avec une femme, que j’aurais des enfants. Mais à 19 ans, alors que j’avais une petite amie, j’ai commencé à me sentir attiré par les hommes. C’était une sensation inconnue, quelque chose dont on ne m’avait jamais parlé, quelque chose qu’on ne m’avait pas appris à accepter », témoigne-t-il.
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