L’impact de la Coupe du monde de rugby en France va générer l’arrivée de nouveaux joueurs et joueuses au rugby, mais aussi de nouveaux arbitres. L’Agenais Patrick Péchambert, arbitre vidéo du rugby pro français et vice-président des arbitres du 47, en est convaincu.
Vous parcourez les stades du Top14 et de la ProD2 tous les week-ends. Comment ressentez-vous l’approche du début de la Coupe du monde en France ?
La passion pour l’événement est là. Le Top14 est à l’arrêt et la ProD2 va jouer en semaine de façon à laisser libre cours aux supporters de vivre cette compétition planétaire.
Les championnats professionnels ont commencé, les fédéraux vont commencer, les championnats de Ligue vont suivre. Où en sont les arbitres ?
Ceux qui officient au plus haut niveau ont effectué leur rentrée au CNR de Marcoussis à la mi-août. Les arbitres fédéraux 2 et 3 ont fait la leur à la Ligue de Nouvelle-Aquitaine à Gradignan. Notre cinquantaine d’arbitres territoriaux lot-et-garonnais étaient en stage à la base du Temple-sur-Lot samedi dernier pour valider leurs capacités avec des tests physiques et une prévention obligatoire sur la sécurité physique du joueur, sur la pratique de la règle, sur le jeu déloyal. Tout le monde est prêt pour la reprise.
Quelles peuvent être les raisons qui poussent à se lancer dans l’arbitrage du rugby ?
Il y en a plusieurs. Il y a la blessure du joueur qui peut arriver tôt dans l’âge. Ludovic Cayre, qui arbitre en Top 14 et à l’international, en est un exemple pour avoir été blessé grièvement à 15 ans. Il y a ceux qui y viennent après une blessure pendant leur carrière. Il y a ceux qui décident de le faire après leur carrière pour rester au contact du jeu sur le terrain. Nous avons plusieurs exemples.
Arrivez-vous également à séduire une tranche d’âge plus jeune ? Et pourquoi ?
Il y a surtout la passion et celle qui se révèle très jeune pour ce sport. Il y a plein de petites raisons qui font que des jeunes de 15 à 16 ans viennent à l’arbitrage. À la télévision, c’est l’arbitre que l’on voit souvent le plus. À la Coupe du monde précédente, au Japon, il y avait six arbitres français dont un a arbitré la finale. Alexandre Ruiz a commencé à l’âge de 12 ans, tout en restant joueur. Il est passé ensuite arbitre puis maintenant entraîneur. Il y a des nouveaux métiers dans le sport et au rugby qui permettent à l’arbitre d’avoir une place que ce soit au niveau du jeu, de la gestion dans les Ligues, à la Fédération. Après la fin de carrière de Jérôme Garcès, les portes de l’encadrement du XV de France se sont ouvertes. Aujourd’hui, il fait partie du staff de Fabien Galthié. L’arbitrage a tellement évolué que certains en ont fait un métier « pluri-activement » avec prudence due au risque de blessure. Globalement, ces raisons sont attractives. Les jeunes les voient. Le rugby véhicule des valeurs avec de la communication, du respect. L’arbitre de rugby est bien vu. Indéniablement, la Coupe du monde en France va faire des émules dans l’arbitrage, comme chez les joueurs et joueuses.
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