En ce début d’année 2023, le concours des arbitres des Académies fédérales a livré son palmarès avec, pour la première fois de son histoire, une arbitre féminine de rugby à la première place. Et c’est une Cambrésienne, Louane Cogez, qui s’est installée sur la plus haute marche de ce podium.
Ce podium va permettre à Louane Cogez de vivre l’expérience de la Finale du Top 14 où elle est invitée. En prime, elle a validé son niveau 4 cette année. Louane peut arbitrer en Fédérale 3 qui est le troisième et dernier échelon du championnat de France de rugby à XV amateur. Elle arbitre aussi bien les matchs des hommes que ceux des femmes.
Âgée seulement de 19 ans, elle est la plus jeune arbitre du département et probablement même de France. Louane a forcément la passion du rugby depuis son plus jeune âge puisque presque toute sa famille a pratiqué ce sport, son grand-père, ses frères et sœurs, et sa mère qui a joué au Rugby Olympic Cambrai et y entraîne actuellement la section des 3 à 14 ans.
Elle ignore les commentaires
Louane a déjà arbitré un bon nombre de matchs, notamment des nationaux juniors, la réserve de Fédérale 2 ou encore les finales régionales de féminines à 10. Elle témoigne : « Quand ils me voient arriver, ils pensent que je suis une supportrice mais je n’ai jamais eu de problèmes avec les joueurs. » Parfois elle entend des réflexions de spectateurs comme « où va le monde si les femmes arbitrent ? », mais quand elle est sur le terrain, elle est concentrée et fait abstraction des commentaires.
Son apprentissage a été d’autant plus difficile que les règles du rugby sont compliquées, et, handicap supplémentaire, Louane est dyslexique en orthographe. Elle a été forcée de travailler plus que les autres. Ses projets sont à présent de réussir son parcours pour être éducatrice sportive et faire une bonne saison d’arbitrage pour pouvoir passer un échelon et arbitrer en Fédérale 2. Elle va bien entendu suivre la Coupe du monde de rugby mais avoue qu’elle regardera plus les arbitres que les joueurs, « je vais analyser comment ils se placent par rapport à l’action et observer les interprétations qu’ils font des règles. » Sa référence est le Gallois Nigel Owens qu’elle admirait pour sa facilité de communiquer avec les joueurs, « il était franc, sincère et pédagogue. »
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