Alors que les enfants de son âge rêvent de marcher sur les traces de Cristiano Ronaldo, Kylian Mbappé ou de Lionel Messi, lui préfère laisser le ballon aux autres et dialoguer. À 13 ans, Lilian Wiart a décidé de participer au jeu à sa façon : cartons dans la poche et sifflet à la bouche. En septembre, il va intégrer la section sport études arbitrage au lycée Condorcet de Lens. Un choix qui peut interpeller à cet âge. « C’était pourtant une évidence pour moi. J’adore le foot mais ce qui me plaît le plus, c’est d’échanger avec les autres et de gérer les bancs, la pression etc. », assure calmement le gamin originaire de Ferrière-la-Grande.
La frustration des parents
Depuis des années, il enchaîne les matches comme joueur ou arbitre. Licencié à l’US Maubeuge et au Maubeuge Futsal Academy, il a pu acquérir une certaine expérience. Surtout au futsal, où l’ambiance est parfois électrique. « C’est plus compliqué à gérer. Il y a une plus grande proximité qu’au football sur herbe. Cela peut vite partir en vrille à certains moments. Mais si on reste intègre et ferme, il n’y aura pas de problème », sourit le gamin, collégien de Lavoisier, à Ferrière-la-Grande. En effet, pas facile de garder la tête froide quand il y a tant d’attente autour de soi. Que cela vienne des joueurs, du public ou des bancs de touche. Élodie Wiart, la maman, en est bien consciente. Lors des matches du week-end, avec son mari, elle reste le long de la main courante et doit prendre sur elle quand elle entend des critiques venues des spectateurs. « Ce n’est pas évident mais il ne faut pas dégoupiller. Des fois, je réponds un peu. J’explique que ce ne sont que des enfants et qu’il ne faut pas insulter. C’est dur quand même. Mon mari le savait aussi. Il a essayé de dissuader Lilian mais il n’a jamais voulu arrêter », revient-elle.
« L’espace d’un match, c’était Monsieur l’arbitre »
C’est justement ce caractère et cette opiniâtreté qui lui permettent de rêver d’emprunter les chemins de François Letexier ou de Clément Turpin, des arbitres bien connus du championnat de France de Ligue 1. « Il faut savoir se faire respecter. Un jour, j’ai dû arbitrer mon propre club de foot. J’ai dit aux personnes que je connaissais qu’il ne fallait pas m’appeler Lilian. L’espace d’un match, c’était Monsieur l’arbitre », souligne celui qui a été très soutenu par Aurélien Bouibeb, le président du club de futsal maubeugeois. « Il m’a tellement aidé. C’est en partie grâce à lui que je veux être arbitre », termine Lilian Wiart, futur ancien milieu de l’USM chez les U14 et fan du PSG. Et promis, s’il devait arbitrer un PSG – OM, il n’hésitera pas à siffler penalty pour le club marseillais même s’il devait s’attirer les foudres de tout le Parc des Princes.
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