Le benjamin des arbitres (1) des quarts de finale (34 ans) dirigeait aussi le choc entre les Springboks et les Irlandais. Son arbitrage avait, ce soir-là, hérissé le poil des supporters sud africains qui, sur le site du magazine SA Rugby, l’avaient jugé à plus de 60 % « lamentable ».

Peut-être est-ce parce que cet ophtalmologue a ses lubies et qu’il privilégie les équipes qui attaquent. Selon le fournisseur de données AIA Sports, sur les 20 derniers matches qu’il a arbitrés, O’Keeffe a sifflé 32 % de pénalités contre l’équipe attaquante et 68 % contre l’équipe qui défend. Ses coups de sifflet contre les défenseurs se répartissent ainsi : 18 % pour les hors-jeu de ligne, 21 % sur le jeu au sol, 8 % sur la discipline, 15 % sur les mêlées.

« C’est un arbitre qui est dirigé vers l’attaque, explique l’ancien arbitre Laurent Cardona. Il a tendance à être plus regardant sur les comportements des joueurs défensifs, les phases plaqueurs plaqués, les hors-jeu dans les rucks ou les mauls. Il laisse un peu plus de liberté à l’attaque. »

« Hyper précis sur le jeu au sol »

« Il a une capacité à être hyper précis sur le jeu au sol, poursuit Cardona. On dit qu’il pénalise beaucoup la défense car il ne laisse pas faire des contests qui ne sont pas légaux. Il est très exigeant sur l’attitude du joueur qui conteste le ballon, pas de main au sol, pas de coude, pas de genou au sol… C’est pour cela que l’on avait été énormément pénalisé contre l’Uruguay. »

Sa volonté de favoriser les équipes entreprenantes obéit aussi aux directives de World Rugby. « C’est la tendance actuelle. Le 50-50 voudrait dire que la défense peut prendre le pas sur l’attaque et ce n’est pas ce qui intéresse les spectateurs. World Rugby a aussi une mission de spectacle. Et si tu veux créer du spectacle, il faut que les attaques puissent vivre. Donc il faut leur laisser cette liberté, mais pas dans l’excès. Ben O’Keeffe ne laissera pas l’attaque faire tout et n’importe quoi sous prétexte qu’il faut du spectacle. »

O’Keeffe, qui est devenu professionnel à 24 ans, tout en poursuivant ses études de médecine, a vécu à Aix-en-Provence. Il parle donc bien le français, ce qui facilitera sa communication avec Antoine Dupont dimanche soir.

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