Alexandre Ruiz a décidé de quitter ses fonctions d’entraîneur, accompagné de son père Bruno. Un technicien fait de tempérament et de passion, à qui le club doit énormément. Entretien.
Pour quelles raisons et dans quel état d’esprit quittez-vous le RC Sète ?
C’est un choix de carrière, une décision professionnelle. Après 17 ans passés entre les secteurs pro et amateur, je veux lever le pied et essayer de consacrer un peu plus de temps à ma famille. Je pars après avoir connu trois montées, quatre boucliers et six finales, avec le sentiment d’avoir accompli un certain travail. Et avec la fierté d’avoir laissé une trace importante des Ruiz dans ce club.
Et sur le plan relationnel ?
J’ai forcément un pincement au cœur, car j’avais fait venir des personnes qui me sont chères, pour qui j’ai beaucoup d’affection et de respect. Je suis revenu à la demande de Jean-Luc Fabre, pour qui j’ai un grand attachement. J’ai travaillé avec mon père qui est… mon père !
On connaît les mauvais côtés, parfois excessifs, de ce club. Mais j’ai travaillé avec des personnes qui ont beaucoup de cœur et j’ai le sentiment que 95 % des gens n’oublieront pas ce que j’ai fait.
Cinq saisons bien remplies
Le Rugby Club de Sète est jeune, mais son tableau de chasse est déjà particulièrement bien garni. Et cette belle vitrine, il la doit principalement à la famille Ruiz, père et fils. Coup d’œil sur le bilan d’Alexandre, saison par saison.
2016-2017 : Champion de Promotion Honneur du Languedoc-Roussillon et montée en Honneur (entraîneur adjoint).
2017-2018 : Champion Honneur du Languedoc-Roussillon, montée refusée car pas assez d’équipes de jeunes.
2020-2021 : Premier du classement Honneur en début de saison, jusqu’au moment de l’interruption pour cause de Covid.
2021-2022 : Premier de la phase régulière en Honneur et invaincu jusqu’en finale du championnat de France. Vainqueur du Bouclier du Terroir, champion de Ligue Occitanie Honneur, vice-champion de France Honneur, accession en Fédérale 3.
2022-2023 : Pour sa première saison en Fédérale 3, le club termine à la troisième place de sa poule. Vainqueur du barrage, sa route s’arrête en 32es de finale du championnat malgré une victoire à Cavaillon.
Travailler – et gagner – avec son père est une chance…
Je suis venu, la première année, pour donner un coup de main aux entraînements en Première série. C’est comme ça que j’ai rencontré le groupe, au Lido. Puis mon père a eu besoin d’être opéré et c’est là que je me suis investi. On a été champions de promotion d’Honneur et d’Honneur. On est partis, puis on est revenus pour les résultats que l’on connaît.

Mon père a accepté mon caractère, il connaît mes défauts, mon impulsivité. J’ai davantage le caractère de ma mère, lui est plus calme, plus posé. Ça nous a aidés, il a su rester froid quand il le fallait. Il a su me tempérer. Au final, avec aussi mon fils Livio, on a connu des moments en famille qui resteront gravés à jamais.
Comment définiriez-vous le groupe de joueurs ?
Un moule auquel se sont greffées des personnes qui avaient soit le même tempérament, soit un tempérament plus calme. Un groupe excessif, riche en caractère et en compétences. À la fois attachant et attaché aux valeurs des hommes.
Il n’y avait pas un sou, ils se sont battus pour de belles valeurs. Ils se sont envoyés comme des crevards pour l’amour du maillot et des copains.
Que garderez-vous de la saison historique de 2021-2022 ?
Je ne resterai pas sur la finale perdue en championnat de France. Bien sûr que cela reste une plaie ouverte, j’aurais voulu qu’on soit champions ensemble. Cette plaie ne se refermera jamais, mais la saison a été exceptionnelle.

Je ne suis pas sûr de pouvoir revivre ça un jour. On a réussi à emmener tous ces joueurs dans le même bateau, pour une aventure exceptionnelle sur le plan humain. J’ai parfois été excessivement dur avec eux, seul le respect mutuel nous a permis d’y arriver.
Et cette première saison en Fédérale 3 ?
J’avais peur de la blessure de la finale. On a donc repris plus tard pour se régénérer mentalement. On a donc commencé dans l’urgence, mais on avait des acquis et, malgré tout, une dynamique.
Ils m’ont surpris. Finir troisièmes dans une poule relevée et dans l’adversité permanente, c’est fort. Je suis fier de ce qu’ils ont fait. Il y a des gens qui nous regardent d’un œil mauvais, mais c’est parce qu’ils n’ont jamais mis un orteil dans ce groupe.
Et, sur le plan personnel, il aura fallu se “blinder”, toujours face aux mêmes attaques…
En dix-sept saisons d’entraîneur, il n’y en a pas eu une seule où je n’ai pas entendu que mon statut d’arbitre, ou d’ancien arbitre, influençait mes résultats.

Heureusement, joueurs, dirigeants comme mon père ont toujours fait tampon. C’est quand même dommage d’avoir attendu autant de temps pour se rendre compte que j’avais finalement plus de compétences que d’influence…
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