Les deux formations, qui vont se rencontrer ce samedi à Tarbes à 18 heures, ont longtemps évolué au plus haut niveau national jusqu’à croiser le fer en phases finales lors de joutes fort engagées. Comme en 1982. Les acteurs de l’époque racontent cet épisode très houleux.
Si la dernière confrontation entre Tarbais et Carcassonnais remonte au 25 mars 2016 à Domec (6-9) en Pro D2, il existe un combat plus ancien, mais surtout nettement plus épique, qui a marqué à jamais l’histoire des deux clubs. Un combat livré en deux temps, le premier le 18 avril 1982 dans la cuvette de Sapiac (défaite 18-3), le deuxième dans la foulée la semaine d’après au Stadium de Toulouse (9-9). Audois et Hauts-Pyrénéens disputaient alors les huitièmes de finale de première division, et c’était finalement le Stado du talonneur international Philippe Dintrans qui avait filé en quarts. Mais tel que le chantait ce cher Charles, « Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. »
C’était un autre temps, un autre rugby aussi. Au match aller à Montauban, le 2e ligne carcassonnais, Bernard Laroussinie, soupçonné par l’arbitre M. Lamoulie d’avoir chaussé au sortir d’un regroupement le 3e ligne tarbais Christian Paul, avait été exclu définitivement. Une décision bien lourde de conséquences qui, quarante et un ans après, ne passe toujours pas.
« Si nous n’avions pas perdu notre preneur de balles en touche Laroussinie… » peste encore le Président de l’époque, Jacques Talmier. « Les Tarbais avaient commencé par nous descendre d’entrée notre buteur Poujade. C’est le point de départ. Laroussinié a voulu, si je puis dire, remettre les choses en bon ordre, mais en se vengeant, bien entendu, il s’est fait foutre à la porte dans le premier tiers du match. Celui qui je crois est en cause, c’est Christian Paul. Dans cette affaire, en réalité, c’est Tarbes qui avait déclenché les hostilités et qui n’a eu aucune sanction. Je considérais ça comme une injustice. Nous étions un petit club par rapport au grand Tarbes de l’époque. J’avais même remis ma démission de secrétaire général adjoint de la FFR au Président Albert Ferrasse… avant de revenir sur ma décision ! J’étais fou de rage et furieux contre l’arbitrage. C’est une époque où il faut le rappeler il n’y avait ni caméras de télévisions, ni oreillettes pour les arbitres. Quarante après, je pense que j’aurais les mêmes réactions, car je considère encore aujourd’hui que nous avons été victimes d’une injustice. J’étais écœuré et dégoûté de ce qui nous arrivait. Et pendant de nombreuses années, j’en ai voulu à M. Lamoulie. »
J’étais fou de rage et furieux contre l’arbitrage !
Ces souvenirs semblent en revanche un peu plus vagues pour les anciens joueurs et par conséquent acteurs de ces matches, notamment (70 ans à présent) et le pilier Georges Raynaud (67 ans). Le stratège gersois fouille dans sa mémoire : « Ça fait loin ! J’essaie de me souvenir un peu. On avait battu Nice en Avignon au tour précédent (13-11). Il y avait Brunel, Duffranc, Vial, Cid, Spanghéro, Burgas, Bustaffa, Selponi, en face il y avait Dintrans, Paul, Janeczek, Trille… Je ne sais pas si Bernard Laroussinié avait vraiment donné un coup de pied à Christian Paul ou s’il lui avait juste marché dessus, parce qu’après il a joué tout le match quand même. Mais comme Paul avait gueulé comme un veau… Logiquement, l’arbitre n’aurait pas dû infliger un carton rouge à Larrou. Il avait envie que Tarbes gagne ! Je crois qu’il était de l’Armagnac-Bigorre. On prend trois pénalités d’entrée converties par Trille, puis beaucoup d’autres durant tout le match. Après le match et lors des semaines suivantes, ça a été l’imbroglio. »
Pour sa part, le pilier Georges Raynaud se rappelle que « Paul avait d’abord cherché à déquiller notre talonneur Selponi qui avait promis à Dintrans de lui piquer quelques ballons en mêlées. Sur une action de jeu, il était arrivé en travers et lui avait balancé un grand coup de pompe dans la cheville. Ça commençait à s’envenimer. Je sais qu’on avait relevé une mêlée, on avait foutu Dintrans au tapis…Ça avait été houleux. Mais on avait eu un beau combat aussi. J’avais comme vis-à-vis un certain Laroche. C’était le bon temps. On avait une bonne équipe. »
Cette affaire avait secoué le landerneau quinziste à tel point d’ailleurs que le président de l’amicale des supporters du club de la préfecture audoise, le regretté Pomasien Clément Espérou, avait mis à prix, avec affiche façon western US (Wanted), la tête de deux journalistes du Midi Olympique. Tandis que des slogans vindicatifs des supporters carcassonnais tel « Lamoulie à la moulinette » avaient fusé. Autres temps, autres mœurs…
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