Actualisé14. septembre 2023, 14:25
Coupe du monde de rugbyForcés d’acheter la montre du sponsor, les arbitres se rebiffent
La marque suisse Tudor, partenaire de la Coupe du monde de rugby 2023, impose ses montres sur le terrain. Les arbitres, qui doivent les payer eux-mêmes, ont préféré s’en passer.
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Paris, le 8 septembre, lors du match d’ouverture de la Coupe du monde de rugby 2023 entre la France et la Nouvelle-Zélande. L’arbitre n’arbore pas de montre au poignet.
Hannah Peters/Getty Images
Idem le 9 septembre 2023, à Marseille, lors du match Angleterre-Argentine. L’arbitre a son sifflet attaché au poignet droit, mais pas de montre.
David Rogers/Getty Images
Bordeaux, le 10 septembre 2023. Match entre le Pays de Galles et les Fidji.
REUTERS
Un tel boycott est inédit dans une Coupe du monde de rugby: depuis le début de l’édition 2023, dont le coup d’envoi a été donné vendredi dernier, quasi aucun arbitre officiant sur le terrain ne porte de montre à son poignet. Pourtant, officiellement, ils sont seuls maîtres du temps de jeu et décident, sans contestation possible, quand il y a lieu de siffler la mi-temps ou la fin du match. Devoir jeter un œil au chrono affiché sur le grand écran ou demander à l’arbitre vidéo de lui indiquer l’heure n’est donc pas vraiment dans leurs habitudes.
C’est le site d’informations néo-zélandais Stuff qui a mis le doigt sur ce détail insolite, relayé par plusieurs médias français. Le fond de cette affaire remonte à la précédente Coupe du monde de rugby, qui s’est déroulée au Japon en 2019. Déjà sponsor et chronométreur officiel de l’événement à l’époque, Tudor avait offert une montre à chacun des 23 arbitres. Il s’agissait d’une édition spéciale limitée qui n’était pas disponible à l’achat, rapporte le site watchpro. Or un des arbitres a eu le malheur de vendre la sienne après la compétition, ce qui aurait fortement déplu à la marque horlogère suisse.
Débourser 1850 euros? C’est non
Selon Stuff, les arbitres n’avaient pas le droit de monnayer leur outil de travail, mais il semble qu’ils n’en étaient pas informés. Malgré ce couac de communication, et pour éviter que cela ne se reproduise, Tudor a décidé de ne pas offrir de montres aux arbitres cette année. Tout en imposant malgré tout d’être la seule marque autorisée aux poignets des officiels sur le terrain. Ceux-ci étaient donc forcés d’acheter eux-mêmes une Tudor, sachant que la moins chère est affichée à 1850 euros sur le site du fabricant. La seule alternative qui leur était offerte était de porter une Garmin, qui ne représenterait pas une concurrence directe.
Informés juste avant le début de la Coupe du monde, les arbitres ont tenté d’infléchir la décision du sponsor, en vain. Ils ont donc décidé de boycotter cette directive et de ne pas porter de montre durant toute la durée de la compétition. Une décision de groupe qui semble être largement suivie, même si elle ne l’est pas unanimement.
Stuff indique avoir contacté Tudor, qui fait partie du groupe Rolex, mais n’aurait pas obtenu de réaction de sa part.
La Tudor en édition limitée, gravée, qui avait été offerte en 2019 aux arbitres de la Coupe du monde de rugby au Japon.
DR
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